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La trêve tient à Gaza, 5 jours de sursis pour les négociations

La trêve tient à Gaza, 5 jours de sursis pour les négociations

La trêve tenait jeudi entre Israël et le Hamas, après des tirs de roquettes et des raids aériens dans la nuit, signes que la menace persistante d'une reprise des combats planent toujours sur la bande de Gaza malgré les efforts diplomatiques en cours.

La fragile trêve a failli voler en éclats comme toutes les précédentes, avec de nouveaux tirs de roquettes sur Israël et des frappes aériennes sur l'enclave côtière dans la nuit alors même qu'était annoncée au Caire la prolongation pour cinq jours d'un cessez-le-feu scrupuleusement respecté de part et d'autre depuis lundi.

Les armes se sont à nouveau tues vers 00H00 GMT et Gaza revenait à un semblant de vie aussi normale que possible sous le bourdonnement constant des drones israéliens, dans la dévastation et l'angoisse épuisante du lendemain.

Avant ce retour à un calme précaire, l'aviation israélienne a annoncé avoir mené une série de raids contre des "centres d'activité terroriste" après neuf tirs de roquettes palestiniennes, avant et après l'entrée en vigueur de la nouvelle trêve.

Les deux camps se sont comme toujours rejeté la responsabilité d'avoir failli tuer à peine née la prolongation du cessez-le-feu annoncée au Caire.

Un responsable du ministère palestinien de l'Intérieur a ainsi affirmé que les avions israéliens avaient frappé les premiers, faisant état de quatre raids une demi-heure l'entrée en vigueur de la trêve.

Les échanges de feu au cours de la nuit ont rappelé la fragilité de la trêve observée dans la bande de Gaza, où la guerre déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels du Hamas a tué 1.961 Palestiniens, très majoritairement des civils. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont été tués.

Alors que les pourparlers pour un cessez-le-feu durable sont en cours au Caire, l'armée israélienne se tient prête à toute éventualité sur le terrain "parce que les opérations ne sont pas encore terminées".

Les bruits de bottes israéliens "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un de ses porte-parole à Gaza, Fawzi Barhoum.

Mais malgré les vociférations des deux camps, le médiateur égyptien a annoncé mercredi soir une prolongation pour cinq jours du cessez-le-feu.

Depuis, Israéliens et Palestiniens ont quitté Le Caire, où les seconds ont annoncé qu'ils seraient de retour samedi soir.

L'Egypte, dont les relations avec le Hamas sont au plus bas, tente d'arracher aux deux parties aux exigences irréconciliables un compromis pour mettre un terme au cycle de violence à sa frontière.

Ses responsables font la navette entre négociateurs israéliens et palestiniens, les premiers réclamant la démilitarisation de l'enclave palestinienne et les seconds faisant de la levée du blocus imposé depuis sept ans par Israël à 1,8 million de Gazaouis une condition sine qua non à tout arrêt des hostilités.

Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a répété jeudi les exigences des Palestiniens: "une levée du blocus définitive et permanente" et une ouverture sur la mer, estimant qu'il n'était "pas du droit de l'ennemi de nous priver de notre port".

Il a cependant tenu à souligner qu'il y avait "encore de réelles chances de parvenir à un accord", précisant qu'il fallait pour cela que "l'ennemi cesse de jouer sur les mots". A plusieurs reprises, les Palestiniens ont affirmé que les négociations avaient échoué en raison d'une reformulation de dernière minute opérée les Israéliens.

Les deux parties se sont laissé jusqu'à mardi à 00H01 pour négocier. Un arrêt des hostilités annoncé trois quarts d'heure seulement avant l'expiration de la précédente trêve de 72H.

"Il y a un accord sur plusieurs points concernant une levée du blocus" qu'Israël impose depuis 2007, a notamment affirmé Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne au Caire.

En fait, les deux parties pourraient se diriger vers un compromis qui confierait à l'Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.

Selon un document que l'AFP a consulté, ce que les Egyptiens proposent, c'est avant tout un sursis: après l'obtention d'un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois. Alors seront discutés les principaux points de blocage: l'ouverture d'un port et d'un aéroport et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.

Le Caire propose enfin que la zone tampon le long de la frontière entre Gaza et Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts aux termes d'accords entre Israël et l'Autorité palestinienne.

Parallèlement à son offensive sur Gaza, Israël avait lancé début juillet une vaste campagne d'arrestation de Palestiniens en dehors de l'enclave. La police a annoncé en avoir arrêté 600 depuis début juillet lors d'émeutes à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, tandis qu'une ONG de défense des Arabes israéliens a indiqué que "plus de 600" d'entre eux avaient été arrêtés.

bur-lal/sbh/cbo

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