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Retour au Canada du "prince de l'herbe" après la prison aux Etats-Unis

Retour au Canada du "prince de l'herbe" après la prison aux Etats-Unis

L'activiste Marc Emery, autoproclamé "prince de l'herbe", est rentré mardi au Canada après avoir purgé une peine de prison aux Etats-Unis, bien décidé à recommencer à militer pour la légalisation de l'usage du cannabis au Canada.

Marc Emery, 56 ans, a été accueilli au poste frontière de Windsor (Province de l'Ontario, centre) par son épouse Jodie Emery, qui a pris le relais militant de son mari pendant son emprisonnement.

Dès sa sortie, Marc Emery a appelé les Canadiens à voter aux prochaines législatives pour des candidats du parti libéral, qui s'est clairement positionné en faveur de la dépénalisation de la consommation de cannabis.

"Nous allons tous mettre notre foi dans le parti libéral parce que je crois qu'ils sont sincères et qu'ils légaliseront le cannabis", a déclaré Marc Emery en souhaitant que "plus personne n'aille en prison pour du cannabis". Son épouse Jodie Emery est en course pour obtenir l'investiture du parti libéral dans une circonscription de Vancouver (Colombie-Britannique, ouest).

La légalisation du cannabis sera un des enjeux des prochaines législatives à l'automne 2015. Le chef du parti libéral Justin Trudeau, qui a reconnu l'an dernier avoir consommé du cannabis alors qu'il était déjà élu au Parlement canadien, s'est prononcé en faveur de cette légalisation et a fait bouger les lignes politiques. En mars, le ministre canadien de la Justice Peter MacKay avait annoncé que le gouvernement conservateur pourrait assouplir la loi interdisant la consommation de cannabis à des fins récréatives.

Son combat, Marc Emery l'a entamé dans les années 90. Il avait pour cela lancé le magazine Cannabis Culture et, après son Parti de la Liberté, avait fondé en 2000 le Parti de la marijuana.

"Je me suis battu longtemps et durement" pour la dépénalisation, a expliqué Marc Emery en parlant de sa destinée de "renverser le gouvernement canadien" au pouvoir, tout en adressant des mots durs à l'encontre du Premier ministre Stephen Harper, qu'il rend responsable de ses déboires judiciaires et de sa condamnation aux Etats-Unis.

M. Emery avait été extradé aux Etats-Unis en mai 2010, puis condamné à un peu moins de 5 ans de prison. La justice américaine l'accusait d'avoir vendu via son site internet et expédié par la poste plus de quatre millions de graines de marijuana. Environ trois quarts de ces envois étaient destinés à des consommateurs américains.

Pendant sa détention, l'environnement légal sur la consommation de cannabis a changé. Aux Etats-Unis, la vente de marijuana à des fins récréatives est autorisée dans les Etats du Colorado et de Washington.

"J'ai été arrêté 28 fois pour du cannabis et j'ai fait 23 fois de la prison, dont cette peine de 5 ans est la plus récente", a noté l'activiste canadien. "Tous les partis politiques de ce pays nous ont menti", a-t-il ajouté en rappelant les promesses en ce sens des Premiers ministres successifs entre 1970 et 1982.

Selon des études récentes, environ un million de Canadiens fumeraient régulièrement du cannabis sur une population de 35 millions d'habitants.

mbr/bdx

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