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Ukraine: Donetsk pilonnée, l'Occident met en garde Moscou contre une intervention

Ukraine: Donetsk pilonnée, l'Occident met en garde Moscou contre une intervention

Donetsk, fief des séparatistes prorusses, a subi dimanche un pilonnage d'artillerie touchant une maternité alors que les Occidentaux ont mis en garde la Russie contre toute incursion en Ukraine sous prétexte du maintien de la paix.

Depuis 04H20 locales, une journaliste de l'AFP a entendu plus de 20 détonations à Donetsk, la plus grande ville du bassin minier du Donbass (un million d'habitants avant les hostilités) qui est depuis plusieurs jours le théâtre d'intenses combats entre les insurgés prorusses et les forces ukrainiennes ayant tué plusieurs civils.

Dans une maternité du centre-ville, une explosion a soufflé les vitres dimanche à l'aube. Les mères et les nouveaux nés étaient réfugiés dans une cave jusqu'ici utilisée pour conserver du matériel médical stérilisé, selon une journaliste de l'AFP.

"Nous avons déjà eu trois naissances dans la cave, dont une ce matin même", raconte Marina Ovsianik, responsable de l'établissement.

L'armée ukrainienne a annoncé dimanche matin avoir "resserré au maximum l'étau" autour de Donetsk et avoir tiré contre les bases rebelles en leur infligeant "de lourdes pertes". Trois soldats ont été tués et 27 blessé en 24 heures, a annoncé le porte-parole militaire Andriï Lyssenko.

Il a fait état de "combats acharnés" à Krasny Loutch, ville de 120.000 habitant à 65 km au nord-ouest de Lougansk dont le contrôle permettrait selon Kiev de bloquer l'acheminement d'aide aux séparatistes de Donetsk depuis la Russie.

Samedi le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Zakhartchenko a reconnu que Donetsk était "encerclé" et au bord d'une "catastrophe humanitaire".

Face à cette situation qui se dégrade pour les civils dont 300.000 ont déjà fui vers la Russie et les autres régions de l'Ukraine, Moscou a proposé de mener une mission humanitaire dans l'Est de l'Ukraine.

Une idée fermement rejetée par les Occidentaux qui accusent la Russie d'alimenter la rébellion en Ukraine en lui fournissant des armes et craignent une intervention russe sous prétexte d'une mission humanitaire.

En parlant avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au téléphone, son homologue américain John Kerry a déclaré samedi qu'il n'était pas question que la Russie intervienne en Ukraine "par le biais de convois humanitaires ou tout autre prétexte de +maintien de la paix+".

Le président Barack Obama, le Premier ministre britannique David Cameron et la chancelière allemande Angela Merkel ont estimé que toute incursion russe en Ukraine serait "injustifiée, illégale et inacceptable".

Selon le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko, deux hélicoptères et deux drones russes ont violé samedi soir l'espace aérien ukrainien respectivement dans les régions de Lougansk (est) et de Kherson (sud). Une colonne de 30 blindés a été repérée près de la frontière avec la région ukrainienne de Soumy (nord-est).

Selon l'Otan, le nombre de soldats russes postés près de la frontière ukrainienne est passé en trois semaines de 12.000 à 20.000 hommes.

La présidence ukrainienne a affirmé samedi avoir fait échouer par la voie diplomatique une tentative de la Russie de faire entrer unilatéralement sur son territoire un convoi humanitaire "soi-disant en accord avec le Comité international de la Croix Rouge (CICR)".

Le Kremlin a démenti toute tentative de "pénétrer" en Ukraine.

Le CICR a confirmé avoir reçu une proposition de la part de la diplomatie russe afin d'organiser des convois humanitaires vers l'Ukraine, mais a assuré ne pas y avoir répondu.

Le président ukrainien Petro Porochenko, après des discussions avec des dirigeants du CICR s'est dit prêt à accepter une mission humanitaire à Lougansk, une autre capitale régionale, à condition qu'elle soit internationale, non armée et passe par des postes-frontières contrôlés par Kiev.

Dans un entretien téléphonique avec le vice-président américain Joe Biden samedi soir, M. Porochenko a "proposé aux États-Unis de se joindre" à cette mission "sous l'égide du CICR".

A Lougansk inaccessible à la presse, les autorités dénoncent un "blocus" depuis huit jours alors que cet autre fief séparatiste n'a plus d'électricité, d'eau courante ou de réseau téléphonique. L'essence et les réserves de nourriture s'épuisent rapidement.

Après quatre mois du conflit dans l'Est qui a fait plus de 1.300 morts, l'offensive ukrainienne au prix de pertes quotidiennes de plus en plus lourdes se concentre sur les places fortes de rebelles.

L'autre objectif clé -- boucher la frontière avec la Russie par où transitent armes et mercenaires selon Kiev -- s'avère extrêmement difficile, les troupes ukrainiennes se disant être quotidiennement la cible de tirs aux armes lourdes venant de Russie.

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