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Les hostilités reprennent à Gaza

Les hostilités reprennent à Gaza

Les hostilités ont repris vendredi matin dans la bande de Gaza avec des tirs de roquettes palestiniennes et une riposte de frappes israéliennes après l'échec de négociations au Caire pour prolonger le cessez-le-feu en vigueur depuis mardi.

Malgré le spectre d'une nouvelle effusion de sang, le cessez-le-feu a expiré à 8H00 locales (5H00 GMT) après précisément un mois de guerre sans qu'Israéliens et Palestiniens parviennent à s'entendre sur sa prolongation lors de discussions indirectes au Caire avec l'entremise des Egyptiens.

Trois heures après l'expiration, l'incertitude persistait sur la possibilité que les combats reprennent avec une intensité qui a déjà fait plus de 1.900 morts. Le flou régnait aussi sur la rupture ou non des négociations au Caire.

Des milliers de Gazaouis ont commencé à fuir leurs maisons à l'est de la ville de Gaza dans la crainte de frappes israéliennes, ont rapporté les correspondants de l'AFP et des témoins.

Après l'échec des négociations du Caire, les Palestiniens ont lancé en l'espace de deux heures de la bande de Gaza un "barrage" de plus de 18 roquettes vers Israël, a rapporté l'armée israélienne. Deux ont été interceptées au-dessus d'Ashkelon, 14 sont tombées sur des zones non-urbanisées, 2 sont retombées dans la bande de Gaza même, a-t-elle précisé.

Le Jihad islamique, l'allié du Hamas qui contrôle la bande de Gaza, a revendiqué trois tirs de roquettes vers Ashkelon.

Israël est resté silencieux pendant plus de deux heures. Puis "le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné (à l'armée israélienne) de riposter vigoureusement à la violation du cessez-le-feu par le Hamas", a indiqué un responsable dans un communiqué. Peu après, l'armée annonçait avoir "pris pour cible des sites terroristes à travers la bande de Gaza".

La ville de Gaza, Jabaliya, dans le nord de l'enclave, et le centre du territoire ont essuyé des frappes aériennes, ont indiqué le ministère palestinien de l'Intérieur et des témoins. Des tirs d'artillerie ont retenti à l'est et au nord de la ville de Gaza. Aucune victime n'a été rapportée.

Les opérations de l'armée israélienne, entièrement retirée du territoire mardi matin à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, se limitaient pour l'instant à des frappes, a précisé l'armée. "Rien n'a changé sur le terrain", disait-on.

L'armée israélienne a réinstauré les dispositions de défense passive qu'elle avait levées à la faveur du cessez-le-feu. Les rassemblements de plus de 500 civils dans les villes à moins de 40 kilomètres de la bande de Gaza sont à nouveau interdits, les activités sont interdites dans les jardins d'enfants dépourvus d'abris contre les bombes.

La reprise des hostilités a été précédée par le constat de l'échec, définitif ou non, des négociations du Caire.

"Les mouvements palestiniens refusent de prolonger la trêve", a déclaré à l'AFP dans la bande de Gaza Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas.

Avant même l'échéance de 8H00, le Hamas et le Jihad Islamique avaient annoncé au Caire qu'ils ne prolongeraient pas la trêve et deux roquettes avaient déjà été tirées comme d'ultimes tentatives de peser sur les négociations.

"Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé", avait déclaré à l'AFP un membre du Hamas au sein de la délégation de négociateurs palestiniens. En premier lieu, Israël n'a pas accepté de lever le blocus qu'il impose depuis 2006 au territoire et qui asphyxie son économie, avait-il expliqué.

La levée de ce blocus, enjeu essentiel des discussions, est une exigence primordiale des Palestiniens et une préoccupation capitale des Israéliens qui craignent l'entrée à Gaza d'hommes et de matériels pouvant lui nuire.

Cependant "les négociations se poursuivent", a dit Fawzi Barhoum, sans qu'il apparaisse clairement si les Israéliens y participaient toujours ou s'il s'agissait seulement de discussions entre Palestiniens et Egyptiens.

Selon un responsable israélien, la délégation israélienne est rentrée vendredi matin avant 8H00.

Soucieux de dicter leurs termes aux négociations et de ne pas paraître céder aux revendications du Hamas, les Israéliens avaient pris les devants dès mercredi soir et annoncé accepter une prolongation illimitée du cessez-le-feu, sous réserve qu'elle ne soit assortie d'aucune condition.

Ils avaient cependant prévenu sur tous les tons que leur armée, totalement retirée du territoire mais positionnée non loin, se tenait prête à répondre à toute éventualité.

"Je ne suis pas sûr que la bataille soit terminée", a affirmé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News.

"Tout dépend s'ils veulent continuer cette bataille. Je pense que nous devons trouver une solution pacifique, si on le peut", a-t-il ajouté, affirmant en outre qu'Israël n'a "rien contre le peuple de Gaza" et veut l'aider à se débarrasser de la "tyrannie effrayante" du Hamas.

L'opération "Bordure protectrice" déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire et détruire le réseau de tunnels servant au Hamas à s'infiltrer en Israël a tué 1.890 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon l'Unicef, 73% des victimes sont des civils.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.

La guerre a mis au tapis l'économie de ce territoire exigu de 41 km de long sur 12 km de large au maximum, sur lequel 1,8 million de personnes coincées entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée tentent de survivre à un blocus imposé depuis 2006 par l'Etat hébreu.

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