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Premier malade infecté par Ebola rapatrié en Europe, état d'urgence au Liberia

Premier malade infecté par Ebola rapatrié en Europe, état d'urgence au Liberia

Le premier malade porteur d'Ebola à être rapatrié en Europe est arrivé jeudi en Espagne pour y être soigné, alors que l'épidémie gagne en vigueur en Afrique de l'Ouest où le Liberia a décrété l'état d'urgence et les médecins hospitaliers du Nigeria ont suspendu une longue grève.

L'épidémie d'Ebola, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique depuis son apparition en 1976, a fait plus de 930 morts, dont la majorité en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone et encore deux au Nigeria.

L'avion transportant un missionnaire espagnol de 75 ans, Miguel Pajares Martin, atteint du virus à très fort taux de mortalité et contre lequel n'existe aucun vaccin, a atterri à 08H15 heures (06H15 GMT) sur la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid, en provenance du Liberia, a annoncé le ministère espagnol de la Défense.

Une autre missionnaire détentrice d'un passeport espagnol était aussi à bord de l'Airbus A310 militaire médicalisé. Juliana Bonoha Bohé (bien Bonoha Bohé), qui travaillait au Liberia dans le même hôpital que Miguel Pajares Martin, n'a pas été détectée porteuse du virus.

"Si cela se confirme elle pourra sortir de l'hôpital", a affirmé jeudi lors d'une conférence de presse le responsable de la santé de la région de Madrid Francisco Javier Rodriguez.

Il a ajouté que le prêtre était "dans un état stable, fiévreux mais sans hémorragie" et la religieuse "dans un très bon état général".

"Quand on est arrivé (au Liberia), ça a été une odyssée. Les moyens pour transporter les malades étaient peu adaptés et nous avons donc dû les couvrir avec des combinaisons spéciales", a raconté à la radio Cope le lieutenant-colonel Galo qui a dirigé le rapatriement.

Arrivés à Madrid, les deux patients "ont été transportés à l'hôpital dans une capsule" hermétique spéciale dans deux ambulances dont les conducteurs portaient des combinaisons équipées d'un scaphandre ventilé.

"Ils sont pour l'heure isolés pour la sécurité des autres patients, des autres personnes", a affirmé Francisco Javier Rodriguez.

L'opération s'est déroulée dans des conditions maximum de sécurité, a assuré pour sa part la directrice de la Santé Mercedes Vinuesa.

"Nous avons reçu des demandes d'informations de la part d'autres pays, comme la France", intéressés par le protocole appliqué, a-t-elle ajouté.

Il s'agit d'éviter tout risque de contagion du virus qui se transmet par contacts directs avec des fluides corporels comme le sang ou la sueur de malades présentant des symptômes.

Contrairement au Nigeria, où deux malades sont décédés et qui a demandé l'envoi d'un traitement expérimental américain semblant donner de bons résultats sur les deux patients américains récemment rapatriés, l'Espagne reste prudente.

"Nous n'avons pas connaissance de la preuve scientifique de l'efficacité de ce sérum. Evidemment, si le sérum est efficace, le gouvernement espagnol prendra des contacts pour utiliser ce traitement", a affirmé à la presse le directeur général de la santé de la région de Madrid, Antonio Alemany.

Interrogé sur l'opportunité d'envoyer ce traitement en Afrique, le président américain Barack Obama est lui-même resté réservé, estimant ne pas disposer de "toutes les informations pour déterminer si ce médicament est efficace".

Pour la première fois depuis 2009, les autorités sanitaires américaines ont porté mercredi leur alerte sanitaire au niveau 1, le plus élevé, pour mieux répondre à l'épidémie d'Ebola, a indiqué Tom Skinner, porte-parole des autorités sanitaires.

Face à l'épidémie qui ne cesse de s'étendre, les médecins des hôpitaux publics du Nigeria, en grève depuis le 1er juillet, ont annoncé jeudi la suspension de leur mouvement.

Outre les deux morts, la fièvre Ebola a contaminé cinq personnes à Lagos, première ville du pays avec plus de 20 millions d'habitants, depuis qu'elle y est apparue le 20 juillet.

Le Liberia a décrété dans la nuit de mercredi à jeudi l'Etat d'urgence pour 90 jours, la présidente Ellen Johnson Sirleaf estimant que l'épidémie "exigeait des mesures extraordinaires pour la survie de l'Etat".

Le gouvernement avait déjà pris toute une série de dispositions exceptionnelles, dont la mise en congé forcé pour 30 jours des fonctionnaires non essentiels, la fermeture des écoles et la désinfection des lieux publics, sans parvenir à enrayer le virus.

Au point que le Libéria comme la Sierra Leone, deux des trois pays les plus touchés avec la Guinée, a appelé à la prière pour implorer une protection divine.

Face à une inquiétude grandissante, le comité d'urgence des règles sanitaires internationales de l'OMS était réuni depuis mercredi pour déterminer si l'épidémie constituait une "urgence de santé publique de portée mondiale".

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