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Ecosse/indépendance: premier débat télévisé, à 45 jours du référendum

Ecosse/indépendance: premier débat télévisé, à 45 jours du référendum

Le premier débat télévisé opposant les dirigeants des deux camps du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse se tiendra mardi à Glasgow, à six semaines du vote et alors que les sondages montrent toujours un retard significatif des indépendantistes.

Le tête-à-tête entre Alex Salmond, le Premier ministre écossais, et Alistair Darling, président de la campagne "Meilleurs tous ensemble" qui défend le maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni, est programmé en direct mardi à 20H (19H00 GMT), a précisé STV, la chaîne de télévision écossaise. L'émission sera également visionnable en direct sur internet.

Si la campagne en faveur du Oui semblait avoir rattrapée une partie de son retard au printemps, les sondages depuis la mi-juin donnent une confortable avance de plus de 10 points au Non, à un mois et demi du référendum du 18 septembre.

Selon les données compilées par le Financial Times, qui fait la synthèse de tous les sondages, fin juillet, 48% des quatre millions d'électeurs voteraient pour rester sous pavillon de l'Union Jack, contre 36% qui seraient pour l'indépendance.

Mais Alex Salmond président du Scottish national party (SNP), espère encore pouvoir renverser la tendance et mise beaucoup sur l'intervention de mardi soir pour donner un nouvel élan à son camp et convaincre les 16% d'indécis.

Ce débat "est un événement majeur. Depuis trois, quatre mois, le camp du Oui n'a pas fait beaucoup de progrès. Il a donc une bonne opportunité d'en faire" mardi soir, analyse John Curtice, politologue à l'université de Strathclyde.

Sorti vainqueur du tirage au sort désignant l'ordre de prise de parole, le chef du gouvernement écossais sera le premier et le dernier à s'exprimer. Une position qui pourrait jouer en sa faveur.

Sur la scène du Conservatoire royal d'Ecosse à Glasgow, les deux hommes, au style radicalement différent, vont débattre pendant deux heures avant de répondre aux questions posées par certaines des 350 personnes présentes dans le public.

Alex Salmond et Alistair Darling devraient principalement échanger sur des questions économiques, problématique centrale de la campagne. Avec notamment la question de savoir si l'Ecosse peut se permettre de faire cavalier seul sur la scène financière.

Alex Salmond, connu pour ses phrases chocs et sa capacité à marquer rapidement des points contre ses rivaux, a prédit qu'Alistair Darling aurait "les chocottes" face à lui.

De son côté, Alistair Darling, ministre britannique des Finances lors de la crise économique de 2008, également ancien avocat, est réputé pour son calme et son approche technocratique des sujets.

"Quand il s'agit de rhétorique, il (Darling) est aussi mou qu'un bol de crème anglaise alors que Salmond est une bombe nucléaire", a déclaré à l'AFP Simon Lancester, ancienne plume du gouvernement de Tony Blair.

Les Ecossais sont appelés par la chaîne de télévision STV à commenter le débat sur Twitter, Facebook ou encore Google+.

"Les réseaux sociaux ont une influence considérable sur les gens. Non pas parce qu'ils vous font changer d'avis mais parce qu'ils vous permettent de savoir ce que vos amis et votre famille pensent", explique John McTernan, expert en stratégie politique et ancien conseiller du parti travailliste.

Ils permettent aussi de donner la tendance du vainqueur dès la fin du débat mais son impact, s'il y en a un, ne sera perceptible dans les sondages que la semaine suivante, précise John Curtice.

Si le camp du oui à l'indépendance sort vainqueur de cette joute télévisuelle, l'équipe d'Alex Salmond pourrait alors décider de renouveler l'expérience. Pour l'heure, il n'a accepté que ce débat malgré la proposition de la BBC d'en organiser un autre.

Ces derniers mois, le Premier ministre écossais a demandé à plusieurs reprises de débattre avec David Cameron. Mais le chef du gouvernement britannique a décliné, affirmant qu'il appartenait aux Ecossais de décider de se maintenir ou non au sein du Royaume-Uni, par ailleurs composé de l'Angleterre, du Pays de Galles et de l'Irlande du nord.

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