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Madagascar: deux journalistes accusés de diffamation restent en prison

Madagascar: deux journalistes accusés de diffamation restent en prison

Un tribunal d'Antananarivo a refusé mercredi de libérer deux journalistes malgaches accusés de "diffamation publique et délit de presse" après la publication d'une lettre de lecteur accusant trois ministres d'être impliqués dans un trafic de bois de rose, en attendant le verdict vendredi.

"Le procès d'aujourd'hui (mercredi) s'est bien déroulé, le verdict sera pour vendredi. (...) Nous, les avocats, nous avons demandé la liberté provisoire pour les deux prévenus, mais le tribunal a rejeté notre demande", a raconté l'avocat des deux journalistes, Vivier Raoelson.

Le procès s'est déroulé à huis-clos, après qu'une partie de l'assistance eut hué le représentant des plaignants.

Jean-Luc Rahaga et Didier Ramanoelina, respectivement directeur de la publication et rédacteur en chef du quotidien Madagascar Matin, encourent de six mois à deux ans de prison ferme et le journal risque un mois de suspension après la publication, le 12 juillet, d'une lettre de lecteur accusant trois ministres d'être impliqués dans les trafics de bois de rose, espèce protégée en voie d'extinction.

"Le directeur de la publication (de Madagascar Matin) a nié jusqu'à la fin être au courant de l'existence de cette lettre et de l'insertion de cette lettre de lecteur dans le journal", a précisé Me Raoelson.

"J'ai déposé une plainte en tant que personne, parce que ma dignité a été bafouée", avait expliqué lundi à la télévision nationale, Rivo Rakotovao, l'un des trois ministres cités dans la lettre.

"Comment osez-vous dire dans le journal que je suis un voleur? C'est injuste", avait lancé ce ministre proche du président Hery Rajaonarimampianina, pour justifier son choix d'aller directement en justice au lieu de se contenter de demander un démenti.

Une cinquantaine de journalistes avaient manifesté mardi à Antananarivo pour demander la libération de leurs deux confrères, menaçant de boycotter toute information venant du gouvernement.

Le bois de rose est au coeur d'un trafic prohibé, essentiellement destiné à l'Asie. Hery Rajaonarimampianina avait fait de la fin de ces lucratives exportations illégales l'une de ses priorités quand il est arrivé au pouvoir en janvier.

tm/liu/jmc

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