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Les médicaments sont plus dangereux pour les femmes que pour les hommes

Les médicaments sont plus dangereux pour les femmes que pour les hommes
MECKY via Getty Images

Aujourd'hui la posologie d'un médicament se fait en fonction de l'âge, du poids, du passé médical du patient. Rien en revanche ne concerne le sexe du malade. Pourquoi? C'est la question que s'est posée le magazine Science et vie dans un numéro en kiosque ce lundi 21 juillet.

Après enquête, Science et vie affirme que les médicaments «soignent mieux les hommes que les femmes». Cette conclusion remet en question les résultats de la majorité des études médicales au cours desquelles les médicaments sont généralement testés sur les hommes.

Homme et femme, un métabolisme très différent

Les femmes ont un système immunitaire plus réactif et n'auraient besoin que d'une demi-dose de vaccin pour être protégées. Les somnifères comme le Stilnox agissent plus longtemps sur les femmes que sur les hommes. L'aspirine qui peut prévenir l'infarctus chez les hommes, diminue plutôt le risque d'AVC chez les femmes. Même chose pour le cœur, tout diffère entre un homme et une femme, du fonctionnement à l'anatomie même de l'organe. Comme le souligne Le Parisien, bien souvent, les médecins sont formés à la cardiologie masculine et ne savent pas interpréter les symptômes de maladies cardiaques et pensent que ces femmes sont simplement victimes d'une crise d'angoisse. Comment alors ne pas étudier les réactions aux traitements chez les femmes et les hommes?

Les études qui s'intéressent aux femmes, surnommée la «médecine bikini» se cantonnent aux maux uniquement féminins (ménopause ou grossesse par exemple). Le reste de la recherche médicale s'intéresse plutôt aux rats mâles dont les hormones n'iraient pas perturber les résultats... Dans les études médicales sur les maladies cardiovasculaires, un tiers des personnes sont des femmes. Dans la recherche en neuroscience, cinq fois plus d'études s'intéressent aux animaux mâles qu'aux femelles de la même espèce.

L'exemple des statines, des médicaments anti-cholestérol dangereux pour les femmes

Le 5 mai 2014, le New York Times tirait la sonnette d'alarme. Dans son viseur, les statines qualifiées de «nouveau problème des femmes». Cet article se faisait l'écho de l'inquiétude des spécialistes face à la banalisation de ces médicaments anti-cholestérol et au manque de recul des études réalisées sur les femmes. Le problème est simple, à de rares exceptions, les études sur l'efficacité des statines sont réalisées sur un panel de patients majoritairement masculins, comme le rappelle la revue Prescrire.

Parmi ces rares études, celle publiée en 2013 dans la revue Archives of Internal Medicine, selon laquelle les statines augmentent de 71% le risque de diabète chez les femmes post-ménopausées, a fait beaucoup parler d'elle. Le diabète est l'une des causes majeures des maladies cardiovasculaires. Les statines auraient donc un effet inverse de celui recherché.

Il est généralement admis que le cholestérol est lui aussi déterminant dans l'apparition d'accidents cardiovasculaires. Cela est depuis quelques années remis en question. Chez les femmes par exemple, «le cholestérol pourrait ne pas jouer le même rôle dans les maladies cardiaques que chez les hommes», avance la cardiologue Rita Redberg de l'Université de Californie au New York Times. «Vous pouvez avoir beaucoup de cholestérol tout en étant en très bonne santé et présenter peu de risques de déclarer une maladie cardiaque», poursuit-elle.

Le rôle des statines est de baisser le niveau de cholestérol dans le sang. Or, des études ont aussi montré qu'un taux de cholestérol trop bas chez les femmes pouvait augmenter le risque de cancer du sein par exemple. La médecine est donc encore loin d'avoir parfaitement compris le rôle et le fonctionnement du cholestérol dans l'organisme.

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