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Kenya: les shebab "pas impliqués" dans l'attaque de Mombasa, piste ethnique pour les autorités

Kenya: les shebab "pas impliqués" dans l'attaque de Mombasa, piste ethnique pour les autorités

Les islamistes somaliens shebab ont assuré lundi ne pas être impliqués dans l'attaque de la veille à Mombasa, grande ville de la côte kényane, et les autorités ont évoqué la piste d'une "vengeance" ethnique après la série de raids menés depuis la mi-juin.

Des hommes à moto ont ouvert le feu dimanche soir dans le quartier Soweto de Likoni, un faubourg de la grande cité portuaire de l'océan Indien (sud-est).

Trois personnes ont été tuées et six blessées, a indiqué lundi le préfet du département de Mombasa, Nelson Marwa, ajoutant que que six suspects avaient été arrêtés. Le chef départemental de la police a fait état de quatre morts.

"Nous ne sommes pas au courant de ce qui s'est passé à Mombasa et nous ne sommes pas impliqués", a affirmé lundi à l'AFP le porte-parole militaire des shebab, Abulaziz Abu Musab. Mais "tout ce qui nuit au régime de Nairobi est bienvenu", a-t-il ajouté.

Selon le préfet du département de Mombasa, les "cinq ou six" assaillants "ont visé une communauté en particulier et laissé des tracts (...) Il s'agit de monter une communauté contre une autre qui vit ici depuis longtemps".

Le quartier de Soweto est majoritairement habité par des Luo, une communauté originaire de l'ouest du pays, dont est issu le chef de l'opposition Raila Odinga, auquel elle est réputée acquise.

Un des tracts, rédigé en anglais et en swahili, lu par un correspondant de l'AFP, s'en prend nommément aux Luo.

Cette attaque "est une vengeance pour nos frères tués à Mpeketoni et vous Luo ne resterez pas en paix", indique ce tract.

Au moins 94 personnes ont été tuées dans une série de raids menés depuis la mi-juin à et aux alentours de Mpeketoni, localité du département de Lamu, à environ 300 km de Mombasa, qui ont surtout visé des Kikuyu, le plus important groupe ethnique du Kenya, originaire du centre du pays.

Bien que les shebab aient revendiqué ces attaques, le président Uhuru Kenyatta - un Kikuyu - les a attribuées à des réseaux "politico-criminels" locaux et mis en cause implicitement l'opposition, qui a fermement démenti.

La question ethnique reste très sensible au Kenya, où les violences postélectorales de 2007-2008, qui avaient notamment opposé Kikuyu et Luo, avaient fait un millier de morts.

Depuis le début de son intervention en Somalie en octobre 2011, le Kenya a été visé par de nombreuses attaques attribuées aux islamistes somaliens ou à leurs sympathisants locaux, la plus meurtrière restant l'assaut contre le centre commercial Westgate à Nairobi, en septembre 2013 (au moins 67 morts).

str-ayv/sba

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