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Assaut terrestre israélien sur Gaza, 267 Palestiniens tués en 11 jours

Assaut terrestre israélien sur Gaza, 267 Palestiniens tués en 11 jours

Les soldats israéliens, appuyés par l'aviation et les chars, ont commencé à détruire vendredi des tunnels à Gaza utilisés par le Hamas pour transporter les armes et mener des attaques, au 2e jour d'un assaut terrestre qui a coûté la vie à 26 Palestiniens.

Malgré les appels internationaux à éviter l'escalade et à épargner les civils, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il était prêt à "élargir" encore son offensive contre l'enclave palestinienne contrôlée par les islamistes du Hamas.

Au total 267 Palestiniens ont péri et près de 2.000 ont été blessés depuis le début le 8 juillet de l'offensive déclenchée par des raids aériens avant de s'étendre à un assaut terrestre lancé jeudi soir avec l'objectif de faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. Côté israélien, un soldat et un civil ont été tués.

Fuyant les bombardements ou leurs maisons détruites, quelque 30.000 habitants se sont réfugiés dans les installations de l'ONU à Gaza, une bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes soumises à un blocus israélien depuis des années.

Au moins 26 Palestiniens, dont des adolescents, sont morts depuis jeudi soir dans les raids notamment dans le sud du territoire -Khan Younès et Rafah- et dans le nord, selon des sources médicales palestiniennes.

L'infanterie était accompagnée d'unités du génie pour détruire les souterrains. Les soldats ont engagé des combats tuant 17 "terroristes", frappant quelque "150 cibles" dont quatre tunnels, a dit l'armée.

L'entrée des troupes après 10 jours de bombardements à distance a pour objectif stratégique de détruire les tunnels utilisés par le Hamas qui a affirmé qu'"Israël allait payer un prix élevé" de cet assaut.

"Mes instructions sont de se préparer à la possibilité d'élargir de manière significative l'opération terrestre", a dit M. Netanyahu lors d'une réunion gouvernementale.

"Ce n'est pas possible de régler (le problème) des tunnels depuis les airs uniquement", a-t-il souligné, affirmant que ces souterrains devaient servir à une "attaque massive" contre des civils israéliens.

M. Netanyahu a néanmoins admis qu'il n'y avait pas de "garantie de succès à 100%", alors que l'armée en est à sa quatrième opération contre Gaza depuis son retrait unilatéral du territoire en 2005.

Dans l'immédiat, Israël a assuré ne pas vouloir reprendre le contrôle de Gaza, un territoire enclavé entre Israël, l'Egypte et la mer Méditerrané.

Malgré l'offensive, les combattants du Hamas et du Jihad islamique, leur allié, ont réussi à lancer 24 roquettes sur Israël vendredi sans faire de victimes, portant le total des impacts depuis le 8 juillet à 1.164.

Dans la bande de Gaza, 70% des secteurs étaient privés d'électricité après l'assaut terrestre. L'agglomération était, elle, une ville fantôme, les rues désertées.

A Chajaya, à l'est de la ville de Gaza, de nombreux résidents fuyaient emportant nourriture, ustensiles de cuisine, vêtements et couvertures.

Et à Khan Younès, quelque 1.500 personnes se sont réfugiées dans des écoles gérées par l'ONU, selon un responsable. "Les gens ont commencé à arriver à 02H00 du matin. Ils étaient très effrayés et épuisés après avoir marché environ 10 km. Les obus pleuvaient autour d'eux et les enfants avaient peur", a dit Fouad Chouhaiber.

"Ils ont tiré toute la nuit et on n'avait ni eau ni électricité. Les obus provoquaient une fumée blanche qui nous étouffait", a raconté Ghada Najjar, 39 ans, arrivée dans l'une des écoles "dans une ambulance". "Il y a de la sécurité ici, on est dans une école de l'ONU. Mais la nuit, aucun endroit n'est sûr".

L'offensive terrestre est la première menée à Gaza depuis celle de décembre-janvier 2008-2009.Quelque 1.400 Palestiniens ont été tués sans pour autant mettre fin aux tirs de roquettes.

La presse israélienne a applaudi la décision de pénétrer dans Gaza, prise selon M. Netanyahu après le l'échec d'une proposition de trêve égyptienne rejetée par le Hamas.

Selon Israël Hayom, le gouvernement aura le soutien de l'opinion publique tant "que ce soit bref, que les succès soit nombreux et qu'il y ait peu de morts".

A l'étranger, Israël a décidé de réduire au minimum sa présence diplomatique en Turquie, qui a vivement condamné ses opérations à Gaza, après de violentes manifestations à Istanbul et Ankara devant ses missions.

Le président palestinien Mahmoud Abbas était attendu dans la journée en Turquie après un entretien au Caire avec le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius qui devait se rendre ensuite en Israël.

Le pape François a quant à lui "appelé personnellement" le président israélien Shimon Peres et M. Abbas pour réclamer l'arrêt des "hostilités".

La nouvelle spirale de violence a été déclenchée après le rapt et le meurtre de trois étudiants israéliens en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois juifs ont été inculpés.

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