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Les talibans attaquent l'aéroport de Kaboul, en pleine crise politique

Les talibans attaquent l'aéroport de Kaboul, en pleine crise politique

Les talibans afghans ont attaqué tôt jeudi matin l'aéroport de Kaboul, un assaut repoussé par les forces de sécurité afghanes qui intervient sur fond de crise de politique pour sauver la première transition démocratique de l'Histoire du pays.

Des rebelles islamistes avaient pris position dans un bâtiment en construction jouxtant l'aéroport vers 04H30 (00H00 GMT), selon le ministère de l'Intérieur. Ils ont ouvert le feu avec des armes automatiques et des lance-roquette sur des installations de l'aéroport.

Après un siège de plus de quatre heures, les quatre combattants rebelles engagés dans l'attaque ont été tués, dont au moins un qui a actionné sa veste bourrée d'explosifs au moment où les forces afghanes s'approchaient de lui, ont rapporté des responsables.

Selon Mohammad Sana, un témoin interrogé par l'AFP, "lorsque nous sommes sortis aujourd'hui (jeudi) de la mosquée après la prière du matin, nous avons entendu une grosse explosion, et en nous approchant, nous avons entendu de nombreux coups de feu".

Cette attaque a été lancée au moment où doit commencer un audit de l'ensemble des 8,1 millions de suffrages du deuxième tour de la présidentielle du 14 juin. L'opération inédite doit départager Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, sur fond de soupçons de fraude.

Les talibans, qui dénoncent ce scrutin comme ayant été orchestré par l'Occident, ont revendiqué cette attaque dans un communiqué transmis à l'AFP.

Jeudi matin, des hélicoptères de la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) et de l'armée afghane ont survolé la zone, tandis que des panaches de fumée étaient visibles sur les lieux des combats.

Selon les autorités, seul un soldat afghan a été blessé au cours de l'assaut.

Les forces de police et l'armée avaient "encerclé" le bâtiment d'où sont partis les tirs, avait dit à l'AFP le général Salangi jeudi matin.

Selon un autre responsable afghan, les vols ont été suspendus, mais aucun avion n'a été touché par les tirs.

La zone ultra-sécurisée de l'aéroport de Kaboul avait déjà été la cible d'attaques récemment de la part des insurgés.

Le 3 juillet, trois roquettes avaient été tirées en direction d'installations de l'aéroport sans faire de victimes. Mais plusieurs hélicoptères, dont celui du président Hamid Karzaï, avaient été endommagés.

L'attaque de jeudi matin contre l'aéroport, situé au nord de la capitale afghane, intervient au surlendemain d'un attentat suicide meurtrier dans un bazar reculé de l'est du pays, près de la frontière pakistanaise, qui a fait une quarantaine de morts.

Ce climat de violences entoure une période électorale particulièrement délicate pour l'Afghanistan. L'audit inédit, qui doit démarrer jeudi sous le regard de dizaines d'observateurs internationaux, est crucial pour l'issue du scrutin et la légitimité du futur président afghan.

Le bras de fer entre MM. Abdullah et Ghani fait craindre un regain de tension entre les partisans des deux hommes. M. Ghani, un Pachtoune, est soutenu par cette ethnie majoritaire dans le Sud, tandis que M. Abdullah, malgré un père pachtoune, est soutenu principalement par les Tadjiks du Nord.

Un tel scénario évoque les pires heures de la guerre civile afghane (1992-1996) qui ont précédé l'arrivée au pouvoir des talibans.

L'audit doit durer au moins trois semaines et l'investiture du nouveau président qui devait avoir lieu le 2 août sera retardée, le temps d'écarter les suffrages jugés frauduleux.

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