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Kiev demande à l'UE de sanctionner Moscou, les contacts avec les rebelles dans l'impasse

Kiev demande à l'UE de sanctionner Moscou, les contacts avec les rebelles dans l'impasse

Kiev a engagé une offensive diplomatique pour obtenir l'adoption mercredi à Bruxelles de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes armés dans l'Est alors qu'une tentative de pourparlers avec ces derniers a échoué la veille.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a demandé l'adoption de sanctions sectorielles dite de "phase 3" pour "s'opposer à l'agression russe" et le président Petro Porochenko a souligné lors de multiples contacts directs et téléphoniques avec les Occidentaux que "des combattants et des armes" continuaient toujours d'arriver de Russie dans l'Est où le conflit a fait plus de 600 morts en trois mois.

Les efforts diplomatiques menés par l'Allemagne et la France pour trouver une solution pacifique à la crise ukrainienne semblent dans l'impasse.

Des pourparlers via une visioconférence entre les médiateurs et les insurgés prévus mardi n'ont finalement pas eu lieu, le groupe de contact (OSCE, Ukraine, Russie) accusant les séparatistes d'être responsables de cet échec.

"Cela montre le manque de bonne volonté de la part des séparatistes pour engager des discussions substantielles sur un cessez-le-feu mutuellement acceptable", a indiqué le groupe dans un communiqué publié mercredi sur le site de l'OSCE.

Interrogé par l'AFP à Donetsk, chef-lieu de l'insurrection prorusse, un porte-parole des insurgés s'est refusé à tout commentaire.

Après les entretiens téléphoniques mardi soir avec la chancelière allemande Angela Merkel et le vice-président américain Joe Biden, le président ukrainien a assuré avoir leur soutien avant la réunion à Bruxelles sans qu'il soit clair qu'il s'agit de sanctions.

Selon une source diplomatique, les nouvelles sanctions "semblent très probables", les Etats membres ayant préparé un ensemble de nouvelles mesures, notamment le gel de programmes en Russie menés par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Ces mesures sont "différentes" des sanctions de "niveau 3" qui porteraient un coup dur à des pans entiers de l'économie russe mais toucheraient aussi aux intérêts économiques des pays européens.

Les Etats-Unis ont laissé entendre mardi soir qu'ils pourraient durcir unilatéralement leurs sanctions contre la Russie si l'Union européenne ne les suivait pas dans leur démarche, destinée à faire plier Moscou sur l'Ukraine.

L'Union européenne a jusqu'ici interdit la délivrance de visas et gelé les avoirs d'une soixantaine de personnalités russes et ukrainiennes impliquées dans l'escalade du conflit entre les deux pays, mais sans imposer de sanctions économiques d'envergure sur certains secteurs, une étape connue à Bruxelles comme la phase trois.

L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Kiev, Simon Smith, a estimé mardi que la Russie n'avait "pas rempli les conditions posées par le Conseil européen le mois dernier" pour éviter de nouvelles sanctions. Il a cité, sur le compte Twitter de son ambassade, l'exemple de l'avion militaire ukrainien abattu lundi en zone séparatiste, une attaque dont Kiev a accusé Moscou sans que la Russie ne réagisse.

"L'avion militaire ukrainien An-26 a été abattu à une altitude de 6.200 mètres. Y a-t-il d'autres explications plausibles qu'une attaque de la Russie?" s'est interrogé le diplomate.

La destruction de l'appareil a contribué à aggraver la tension entre l'Ukraine et la Russie.

Moscou venait de hausser le ton pour accuser les forces de Kiev d'être à l'origine d'un tir d'obus ayant fait un mort dimanche du côté russe de la frontière et menacer l'Ukraine de "conséquences irréversibles".

Et mercredi, le comité d'enquête russe a annoncé la mort de "deux militaires russes" dans des tirs lundi par les forces ukrainiennes et a ouvert une enquête à ce propos.

Sur le terrain, la situation était relativement calme, mais des centaines d'habitants de Donetsk prenaient des bus fournis par les séparatistes en direction de la Russie pour fuir le conflit, a rapporté un journaliste de l'AFP.

"J'espère revenir un jour à la maison, mais pour l'instant ce n'est plus possible de vivre là, ils nous bombardent",a dit Viktor Gontcharov, 67 ans, de Krasnogorivka, localité à l'ouest de Donetsk distante d'une trentaine de kilomètres, touchée par des tirs de lance-roquettes multiples Grad ces derniers jours.

neo/via/jh

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