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Cambodge: incidents lors d'une manifestation de l'opposition

Cambodge: incidents lors d'une manifestation de l'opposition

La police cambodgienne a utilisé mardi des gaz lacrymogènes contre une manifestation de l'opposition à Phnom Penh, qui a dégénéré en affrontements faisant des dizaines de blessés, selon des défenseurs des droits de l'Homme.

Les incidents ont éclaté alors que quelque 300 militants étaient rassemblés pour réclamer la réouverture de "Freedom Park", lieu privilégié de manifestations dans le centre de la capitale, fermé depuis des mois par les autorités.

Les gardes de sécurité du parc et les manifestants se sont affrontés à coups de matraques et de pierres, a déclaré à l'AFP Chan Soveth, du groupe de défense des droits de l'Homme Adhoc, précisant qu'au moins 30 personnes avaient été blessées, dont une majorité de gardes.

"La police a alors tiré plusieurs grenades lacrymogènes", a ajouté son confrère Am Sam Ath, du groupe Licadho.

Un photographe de l'AFP a pu voir au moins deux gardes allongés sur le sol, la tête en sang.

Ces derniers mois, les gardes ont été accusés à plusieurs reprises d'avoir frappé des manifestants rassemblés devant le parc.

Selon le porte-parole de la police militaire Kheng Tito, 17 gardes ont été blessés mardi et trois responsables de l'opposition ont été interpellés.

Parmi ces derniers, Mu Sochua, élue députée du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) en juillet 2013, mais qui refuse depuis de siéger, comme tous ses collègues de l'opposition qui contestent le résultat de législatives selon eux entachées de fraudes massives.

Selon les résultats officiels, le Parti du peuple cambodgien (CPP) du Premier Hun Sen, malgré son plus mauvais score depuis 1998, avait remporté ces élections avec 68 sièges contre 55 au CNRP de Sam Rainsy, qui réclame toujours de nouvelles élections.

Hun Sen, au pouvoir depuis 1985, fait face à une fronde grandissante, de l'opposition mais aussi des ouvriers du secteur textile - crucial pour l'économie du pays -, qui réclament de meilleurs salaires.

Début janvier, les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sur des ouvriers du textile en grève, faisant quatre morts. Toute manifestation a ensuite été interdite à Phnom Penh pendant plusieurs semaines, et Freedom Park fermé, avant d'être entouré de barbelé en mai.

"Les autorités ne devraient pas avoir fermé Freedom Park parce que c'est le seul endroit où les habitants de Phnom Penh et des provinces peuvent manifester", s'est insurgé mardi Yim Sovann, porte-parole du CNRP, réclamant la libération de ses collègues.

Le mois dernier, le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme au Cambodge Surya Subedi avait lui aussi dénoncé le bouclage du parc.

"Cela donne l'impression d'une tentative de mettre la démocratie en cage", avait-il déclaré.

suy-abd/fw

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