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Afrique du Sud: report de la demande d'extradition d'un pasteur congolais

Afrique du Sud: report de la demande d'extradition d'un pasteur congolais

La justice sud-africaine a reporté mardi l'examen de la demande d'extradition du pasteur congolais réfugié en Afrique du Sud Joseph Mukungubila réclamé par la République démocratique du Congo (RDC) qui l'accuse d'avoir orchestré un coup de force présumé l'an dernier.

"L'affaire est reportée pour des investigations supplémentaires", a déclaré la juge à l'issue d'une brève audience devant le tribunal de Johannesburg.

Certaines pièces transmises par la RDC ne respectent pas la forme légale prévue par les textes, a expliqué à l'AFP le procureur Deon van Zyl. "Nous avons besoin de davantage d'informations de la part de la RDC", notamment "une meilleure certification des preuves et documents assermentés", a-t-il dit.

La juge a prévenu M. Mukungubila qu'il restait en liberté sous caution mais risquait une nouvelle arrestation s'il ne se présentait pas à la date convenue du 11 août à 08h30 (06h30 GMT).

M. Mukungubila a été provisoirement débouté de sa demande d'asile politique en Afrique du Sud, déposée en janvier et rejetée au début du mois par une décision sud-africaine, dont son nouvel avocat Eddie Classen doit faire appel, avant d'autres recours possibles.

Présent au tribunal, le pasteur était entouré d'une quinzaine de proches et sympathisants qui ont improvisé une manifestation contre le président congolais Joseph Kabila après l'audience.

Ceux-ci ont dansé sur un parking et chanté "il a tué, il a volé, il a violé", agitant une banderole disant en anglais "Kabila must go" (Kabila doit partir).

Le pasteur, âgé d'une cinquantaine d'années, est accusé par Kinshasa d'être l'instigateur d'un apparent coup de force de ses adeptes le 30 décembre contre plusieurs points stratégiques de Kinshasa et d'autres villes de la RDC.

Le pasteur accuse au contraire les autorités congolaises d'avoir commis un carnage, bombardant et prenant d'assaut sa résidence de Lubumbashi, au Katanga, dans le sud-est de la RDC, avant de traquer impitoyablement ses adeptes, hommes, femmes, enfants, sortis manifester leur colère sans armes.

Selon le gouvernement congolais, une centaine de personnes ont péri ce jour-là. Mais une ONG locale de défense des droits de l'homme dit avoir dénombré 300 victimes, surtout des civils, dont 250 au Katanga.

Chef de "l'Eglise du Seigneur Jésus-Christ" et ex-candidat à la présidentielle 2006, M. Mukungubila se fait aussi appeler "prophète de l'Eternel".

Les autorités congolaises veulent le juger notamment pour "meurtre", "destruction volontaire", "enlèvement". Elles n'ont formulé, sur le papier du moins, aucune accusation de nature politique qui serait incompatible avec une extradition.

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