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Mondial-2014: les Argentins en liesse dans une Rio allemande

Mondial-2014: les Argentins en liesse dans une Rio allemande

Des dizaines de milliers de supporteurs argentins agitent des drapeaux bleu et blanc sur la plage de Copacabana pendant la finale du Mondial dans une Rio de Janeiro devenue 100% allemande.

Plus de 25.000 "hinchas" qui n'ont pu accéder au mythique Maracana pour assister à la grande finale Argentine-Allemagne se sont massés devant l'écran géant du Fan Fest.

Des dizaines de milliers d'autres ont pris d'assaut les bars de la "Ville Merveilleuse" et retiennent leur souffle.

Rio a été envahie par plus de 100.000 Argentins, selon les autorités. Ils ont parcouru des milliers de kilomètres en voiture, bus ou auto-stop. Ils boivent à plus soif et chambrent leurs hôtes et rivaux brésiliens humiliés par l'Allemagne en demi-finale (1-7).

Rio de Janeiro parle espagnol comme jamais. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, son coeur bat tout entier pour l'Allemagne, tant est grande la hantise de voir l'idole argentine Lionel Messi brandir la Coupe dans son temple du Maracana.

"Il y a une grande rivalité en tout, depuis toujours, entre Brésiliens et Argentins. Ils pensent qu'ils sont les plus grands du monde et nous aussi!. Ils étaient convaincus qu'ils seraient champions et ça ne s'est pas passé comme ils le voulaient. Dommage qu'ils supportent l'Allemagne, ça me fait mal au coeur, on est tous latinos", déclare à l'AFP Roberto Romeira, 38 ans, comptable.

A quelque mètres de la Fan Fest, un jeune Argentin enveloppé dans le drapeau de son pays recouvre de sable son ami drapé dans le drapeau du Brésil dans un simulacre goguenard d'enterrement du foot brésilien.

Au milieu de cette marée humaine aux couleurs de l'Albiceleste, les cousins brésiliens Guilherme Limeira et Luiza Tendler se promènent les joues peintes aux couleurs de l'Allemagne.

"Je ne veux pas que l'Argentine gagne, sinon chaque fois qu'on ira en Argentine, il se moqueront de moi", dit cet étudiant en ingénierie de Recife (nord-est).

"De l'Argentine, j'aime tout, sauf le football. C'est parce qu'on se ressemble beaucoup", renchérit sa cousine.

Mario Brunetti, de Buenos Aires, n'est pas tendre avec la Seleçao de Felipe Scolari: "C'est la pire équipe que j'ai vue dans l'Histoire. Ils sont parvenus en demi-finales grâce à l'arbitre".

"Rien ne pourrait nous faire aussi mal que de voir le Brésil champion du monde et rien ne peut faire plus mal aux Brésiliens que de voir l'Argentine gagner", explique Ariel Westten, un Argentin "descendant d'Allemands, mais seulement descendant!".

Pour Eric Turanza de Salta (nord), les Brésiliens supportent l'Allemagne "à cause de la folie des grandeurs des +Hermanos+. On est Argentins et on se croit Européens, surtout les Portenos (habitants de Buenos Aires). Le pire c'est qu'à cause de ça, si c'était une finale Brésil-Argentine, toute l'Amérique latine soutiendrait le Brésil! On ne nous aime pas !, dit-il en éclatant de rire.

Les provocations fusent de tous côtés entre Brésiliens et Argentins.

"Nous sommes confrontés à un un choix difficile: soutenir nos bourreaux ou nos rivaux historiques, les Argentins. J'opte quand même pour l'Allemagne car je sais que si les Hermanos gagnent, ils se moqueront de nous à vie", déclare Francisco Silva, un fonctionnaire carioca.

"L'arrogance des Argentins me fait opter pour l'Allemagne. C'est insupportable de penser qu'ils puissent remporter la Coupe au Maracana, 64 ans après le Maracanazo... Mais notre rivalité est avant tout sportive!", abonde l'avocat Claudio Perreira.

A Copacabana, Peter Stock, un Allemand de 51 ans en maillot rouge et noir de l'Allemagne, comme celui du Flamengo le club le plus populaire de Rio, assiste à toute cette exubérance sud-américaine avec une pointe d'inquiétude. "Les Argentins sont partout. Tout est sympa pour l'instant. Mais ça fait trois jours qu'ils boivent et font la fête, dit-il. Et s'ils perdent, je me demande si cette foule deviendra agressive"....

cdo-psr-pal/sk

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