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Mondial-2014 - Une foule noir-rouge-or sous la pluie de Berlin

Mondial-2014 - Une foule noir-rouge-or sous la pluie de Berlin

"Si on gagne, ce sera quelque chose de spécial, ce sera la première victoire de l'Allemagne réunifiée", lance Stefan Winkler, venu soutenir l'équipe allemande de football, au milieu de 250.000 personnes, sous la pluie dimanche soir à Berlin.

"Je parie 3-2 pour l'Allemagne", ajoute ce banquier de 34 ans, qui travaille à Londres. La joue gauche grimée d'un ballon de foot aux couleurs noir-rouge-or, celle de droite décorée du drapeau national, ce grand gaillard boit des bières, au milieu d'une foule bruyante et colorée massée devant la Porte de Brandebourg, en plein coeur de la capitale allemande.

Accompagné de son épouse britannique, qui ne parle pas allemand, il savourait "l'ambiance" au milieu des baraques à frites et des vendeurs de saucisses, avant le coup d'envoi de la finale de la Coupe du monde contre l'Argentine.

"Ohe Deutschland, ohe Deutschland", hurlent, dans un rythme douteux, un groupe de jeunes d'une vingtaine d'années, tous revêtus d'un maillot de l'équipe allemande.

Sous un ciel nuageux, régulièrement entrecoupé d'averses, les quelque 250.000 fans rassemblés devant plusieurs écrans géants près du Tiergarten, le bois situé au coeur de Berlin, rivalisaient de tenues farfelues.

Certains portent le drapeau national en cape, d'autres en jupe. Pourvu qu'ils soient noir-rouge-or, tous les couvre-chefs sont permis: couronnes en feutre, coiffes d'indiens ou chapeaux de cowboy.

Des enfants aux vieillards en passant par les quadragénaires, tous les âges étaient représentés dans la foule, unie dans le rêve d'un quatrième titre de champion du monde... tant attendu depuis la dernière victoire en 1990 alors que le pays était en pleine réunification.

Antonia Siedentop et Gina Ibsch, 13 ans, sont venues spécialement à Berlin depuis leur village du Harz, une région du nord de l'Allemagne. "On parie 3-0 pour l'Allemagne, crie Antonia en montrant ses belles dents baguées. C'était important pour nous de venir ici soutenir l'équipe".

Comme son amie Gina, tous ses vêtements sont recouverts d'une fine couche de peinture, alors qu'elles viennent de sortir d'un container équipé d'une douche qui projette les couleurs allemandes. Les fans en ressortent avec les cheveux, le visage et les épaules noirs, le milieu du corps rouge, les jambes et les pieds jaunes.

"La peinture, c'est un peu froid, mais après ça va. C'est gratuit", précisent-elles.

Arborant un collier tahitien aux couleurs de l'Allemagne -l'un des attributs les plus utilisés-, Eda Sobota, 70 ans, parie elle-aussi pour l'Allemagne. "1-0, mais j'avoue que j'étais aussi fan de l'Argentine", dit cette retraitée originaire de la région de Saxe (ex-Allemagne de l'Est), en exhibant un discret bracelet bleu et blanc.

Devant la Porte de Brandebourg, des dizaines de milliers de supporters ont été refoulés, faute de place suffisante pour les accueillir. Les premiers étaient arrivés tôt dans l'après-midi. Mais de nombreux autres écrans étaient disponibles dans la capitale pour suivre le match, notamment aux terrasses des restaurants.

Revêtu d'un maillot argentin, Valentin Papp, a justement quitté la grande foule. "Je suis très inquiet. J'ai du mal à attendre le début du match", confie cet étudiant de 24 ans, rencontré dans l'est de Berlin. "Beaucoup d'Allemands ont fait des remarques sur mon tee-shirt, mais jusqu'ici ils étaient très respectueux. Cela peut changer, quand les gens commenceront à boire", dit-il.

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