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Mondial-2014: à Alger, des feux d'artifice malgré l'élimination

Mondial-2014: à Alger, des feux d'artifice malgré l'élimination

Des feux d'artifice ont retenti lundi soir à Alger pour saluer le match des Fennecs, passés près de l'exploit face à la puissante Allemagne qui leur a barré le chemin des quarts de finale du Mondial (2-1 a.p.).

Jusqu'à l'ultime seconde, les supporteurs des Verts ont cru possible une "punition" de l'Allemagne qui les avait déjà privés d'une qualification en 1982 grâce à un match combiné avec le voisin autrichien.

Sur la place de la Grande Poste, principale point de ralliement des supporteurs dans la capitale, les chants à la gloire des Verts continuaient de fuser après le coup de sifflet final malgré un sentiment de tristesse.

Des automobilistes ont aussi commencé à défiler en cortèges bruyants.

"Je suis triste mais très fier de l'équipe qui a grippé une mécanique allemande rodée et sophistiquée", résumait Larbi, un quadragénaire venu avec son fils de huit ans.

"On fait la fête malgré la défaite parce que les joueurs méritent vraiment qu'on leur rende hommage", abonde Saïd, un octogénaire. A ses côtés, un jeune est ému aux larmes. "C'est bien dommage"! dit-il.

A l'occasion de cet Algérie-Allemagne, le football a même supplanté la religion en ce deuxième jour du mois de jeûne musulman de ramadan, habituellement consacré à la dévotion.

Les mosquées, habituellement emplies de fidèles qui s'y pressent pour les prières surérogatoires du ramadan, ont été désertées. Les fidèles ont préféré les exploits techniques des joueurs que les prêches des imams.

Mais les prières étaient nombreuses face aux écrans. "Inch'Allah ya rebbi, l'Algérie qualifiée", n'ont pas cessé d'implorer en choeur les milliers de supporteurs massés sur la place de la Grande Poste où pour la première fois, depuis le premier match de l'Algérie face à la Belgique, des femmes se sont mêlées à la foule.

Bien avant le début du match, des cortèges ont commencé à défiler dans le quartier populaire de Bab El Oued, autrefois bastion des islamistes pas très accommodants avec le football, accusé de détourner les fidèles du chemin de la foi. Un président de la Fédération et des dirigeants de clubs ont même été assassinés durant la décennie de la guerre civile, dans les années 1990.

De nombreuses personnes ont suivi la rencontre dans des cafés ou des magasins équipés de téléviseurs avec, pour certains, la parfaite panoplie du supporteur: chapeaux, sifflets, vuvuzela.

"Jamais de mémoire d'Algériens nous n'avons vu autant l'emblème national que depuis cette Coupe du monde", se remémore, ému, Ahmed (75 ans), appuyé sur sa canne.

Alger, à l'image des autres villes du pays, s'est drapée en vert, blanc et rouge.

"Peu importe le résultat du match, l'équipe a atteint son objectif", lance Nassim, quadragénaire, avec philosophie en appuyant sur le klaxon et en mettant à fond un tube à la gloire des Verts.

"Aujourd'hui, c'était le huis clos à la mosquée" plaisante Hamid, trentenaire pour qui il était impossible d'aller prier et de rater ce match.

"La foi a des limites", le taquine son copain Hakim qui se présente comme un "musulman non pratiquant".

Kheira, 70 ans, s'approche et après un youyou aussi strident qu'interminable, raconte avoir prié en son for intérieur pour "nos enfants au Brésil", en référence à l'équipe algérienne.

Des filles, des femmes de tous âges, voilées ou pas, ont défilé aux cotés des hommes dans une ville où les barrières entre les sexes sont souvent difficiles à franchir.

ao-amb/jta

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