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Corées: peu avant l'arrivée du président chinois sur la péninsule, le Nord prône la paix avec le Sud

Corées: peu avant l'arrivée du président chinois sur la péninsule, le Nord prône la paix avec le Sud

La Corée du Nord a proposé lundi à Séoul de cesser les injures et les tirs, un geste destiné à prouver au président chinois Xi Jinping, attendu dans la péninsule en fin de semaine, sa volonté de faire la paix.

Pyongyang est prêt à suspendre toutes provocations verbales et insultes à partir de vendredi, a annoncé la Commission de défense nationale dans un communiqué publié par l'agence officielle KCNA.

La Commission, plus haute instance militaire du pays, demande la réciproque à Séoul. Elle appelle à la fin des manoeuvres à tirs réels et autres activités militaires hostiles autour de la ligne de démarcation maritime, en mer Jaune, site de plusieurs accrochages violents dans le passé.

Et elle encourage le Sud à annuler ses manoeuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, prévues en août, afin d'améliorer l'atmosphère pour les jeux Asiatiques qui se déroulent cet automne en Corée du Sud. Pyongyang a promis précédemment d'y envoyer ses athlètes.

Le Nord considère les exercices militaires américano-coréens comme un entraînement d'invasion du nord de la péninsule. Elle exige chaque année l'arrêt de ces exercices, en vain.

Ces gestes destinés à prouver la bonne volonté de Pyongyang pour une péninsule pacifiée interviennent à quelques jours de la visite du président chinois Xi Jinping à Séoul, jeudi et vendredi.

Ce sera la première fois, depuis presque deux décennies, qu'un président chinois donne la priorité à Séoul, ce qui témoigne selon les analystes de l'irritation de Pékin vis-à-vis de l'imprévisible régime de Pyongyang.

Le Nord a d'ailleurs manifesté son mécontentement la semaine dernière et rappelé à la communauté internationale ses capacités balistiques en effectuant plusieurs tirs de missiles (vendredi et dimanche) vers la mer.

Pékin est l'allié traditionnel du Nord, auquel il fournit une aide économique essentielle à sa survie.

Mais les relations entre la Chine et la Corée du Nord se sont tendues fin 2012 et début 2013, après des tirs de fusée (décembre 2012) et un essai nucléaire (février 2013) réalisés par Pyongyang, malgré les appels au calme de son puissant voisin.

La Chine défend officiellement paix, stabilité et dénucléarisation de la péninsule coréenne, sans souhaiter cependant des mesures de rétorsion trop fortes contre son belliqueux voisin, qui pourraient précipiter son écroulement économique.

Séoul et Washington appellent depuis longtemps Pékin à accroître sa pression sur son allié afin qu'il abandonne son programme nucléaire. Mais malgré son agacement grandissant, Pékin craint surtout un effondrement du régime, qui apporterait instabilité, marée de réfugiés et perte d'un voisin communiste.

Soufflant simultanément le chaud et le froid, comme il a coutume de le faire, Pyongyang a par ailleurs annoncé lundi que deux touristes américains arrêtés sur son sol en avril allaient comparaître devant la justice.

Matthew Miller Todd, 24 ans, et Jeffrey Edward Fowle, 56 ans, sont accusés d'avoir perpétré "des actes hostiles"

Le Nord détient au total trois Américains. Kenneth Bae, un Américain d'origine coréenne, a été arrêté en novembre 2012 et condamné à 15 ans de travaux forcés pour avoir, selon la justice nord-coréenne, cherché à renverser le régime

Les analystes estiment que Pyongyang espère ainsi faire pression sur les Etats-Unis, afin de reprendre les négociations dans le cadre des pourparlers à Six, qui promettent à Pyongyang une aide en échange de sa dénucléarisation.

Séoul et Washington refusent de se rasseoir à la table des négociations si Pyongyang n'apporte pas des preuves de sa bonne volonté sur l'abandon de son programme nucléaire.

lim/fmp/pt

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