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USA: l'interventionnisme à l'étranger divise à droite et à gauche (étude)

USA: l'interventionnisme à l'étranger divise à droite et à gauche (étude)

Le rôle que doivent jouer les Etats-Unis sur la scène internationale continue de diviser à la fois la droite et la gauche de l'électorat américain, selon une étude en profondeur du Pew Research Center auprès de 10.013 personnes, publiée jeudi.

Comme en 2011, date de la précédente étude, 60% des Américains estiment que les Etats-Unis doivent prêter moins d'attention aux problèmes du reste du monde. Mais en 2005, cette proportion était de seulement 49%.

Les Américains conservateurs se divisent en deux groupes sur cette question: les plus traditionnels et religieux sont une forte majorité (71%) à souhaiter que les Etats-Unis se concentrent sur les problèmes intérieurs, tandis que l'aile plus favorable à l'économie de marché et aux entreprises promeut un rôle actif dans les affaires du monde (67%).

A gauche aussi, l'isolationnisme progresse. Les électeurs les plus fidèles au parti démocrate ainsi que la "nouvelle génération de gauche", constituée de jeunes plutôt aisés, très tolérants sur l'homosexualité et l'avortement, mais plus libéraux sur les questions économiques, sont majoritairement (55% et 54%) favorables à un rôle actif dans le monde, tandis que les électeurs démocrates plus conservateurs sur les questions de société et plus religieux s'y opposent majoritairement (54%).

Pew a divisé les électeurs en sept groupes selon leurs valeurs et idéologies, pour dépasser la typologie binaire gauche-droite.

L'un des résultats les plus intéressants de l'étude, qui recouvre des dizaines de questions sur l'économie, la politique, les affaires étrangères ou la religion, concerne les deux groupes au centre de l'échiquier politique, qui sont les plus courtisés par les partis démocrate et républicain. Ces deux groupes sont extrêmement hostiles à l'interventionnisme à l'étranger.

Les "jeunes outsiders" penchent républicain mais sont plus écologistes et plus à gauche sur les questions de société. Les "sceptiques en difficultés", frappés par la crise économique et peu diplômés, penchent à gauche mais sont déçus par Barack Obama. A eux deux, ils représentent 28% des électeurs, et sont 85% et 87% à estimer que les Etats-Unis doivent se concentrer sur les problèmes du pays.

Ils sont aussi une majorité à estimer que les Etats-Unis empirent les problèmes dans le monde quand ils s'en mêlent.

Ces résultats reflètent les débats au sein du parti républicain entre les prétendants officieux à la nomination pour la présidentielle de 2016.

Le sénateur Rand Paul milite pour une implication américaine limitée à la défense des intérêts nationaux à l'étranger, tandis que d'autres, tels le sénateur Marco Rubio, défendent une politique étrangère interventionniste au nom des valeurs américaines, notamment dans les crises au Moyen-Orient.

ico/are

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