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Mondial-2014 : la passion latino-américaine emporte la Coupe du monde

Mondial-2014 : la passion latino-américaine emporte la Coupe du monde

Attention l'Europe! La passion latino-américaine a mis la main sur la Coupe du monde, imprimant une ambiance de carnaval au pays du "futebol" tout en donnant du fil à retordre aux autorités en matière de sécurité.

A mi-parcours du tournoi, les légions de fans latino-américains qui ont envahi le Brésil en voiture, en avion et en car ont souvent été les plus bruyantes et plus nombreuses, tandis que leurs équipes brillent sur le terrain.

Après le triomphe des équipes européennes lors des deux précédentes Coupes du monde, les latinos ont des raisons d'être confiants: pas un seul Mondial ne leur a échappé sur leur continent depuis le premier, en 1930.

Du Mexique au minuscule Costa Rica, en passant par la Colombie, le Chili, l'Argentine et l'Uruguay, les équipes latino-américaines ont dominé leurs rivaux européens, asiatiques et africains au cours de la première phase qui prend fin jeudi. Parmi leurs victimes, figurent des ténors du foot mondial tels que l'Angleterre, l'Italie, l'Espagne, et probablement le Portugal.

Dans le même temps, leurs supporters turbulents ont donné des maux de tête aux responsables de la sécurité brésilienne, qui n'ont pas eu le temps de profiter de l'accalmie des manifestations "anti-Mondial", de moins en moins nombreuses.

Après vendredi, premier jour sans match depuis le coup d'envoi, l'ambiance risque encore de monter en température avec une journée 100% latino-américaine et les huitièmes de finale Brésil-Chili à Belo Horizonte puis Colombie-Uruguay à Rio de Janeiro. Ces rencontres à élimination directe sont immanquablement accompagnées de leur cortège de fortes émotions et de dramaturgie.

Cette ferveur est aujourd'hui atténuée par la suspension attendue d'un des meilleurs joueurs de la région, l'attaquant uruguayen Luis Suarez, objet d'une enquête de la Fifa après avoir manifestement mordu le défenseur italien Giorgio Chiellini lors d'un match décisif qui a scellé l'élimination des Italiens mardi.

"La première moitié du Mondial a été globalement positive. Les manifestations ont eu peu d'impact. Les Brésiliens veulent profiter de la compétition", estime Pablo Azevedo, expert en gestion du sport à l'université de Brasilia.

M. Azevedo souligne qu'une enquête menée par son laboratoire de recherches en sport a constaté que 300 supporters étrangers ont donné une bonne note à l'organisation du tournoi, démentant les craintes de chaos.

Une bonne nouvelle pour la présidente Dilma Rousseff qui s'est lancée officiellement samedi dans la course à la présidentielle d'octobre lors de laquelle elle briguera un deuxième mandat. Elle est favorite dans les sondages même si sa popularité pâtit de la facture de ce qu'elle appelle "la Coupe des Coupes".

Si la passion est bien là, on constate qu'elle déborde parfois, conduisant les autorités à déployer des renforts de police autour des douze stades pour éviter la répétition des entrées forcées de supporters argentins et chiliens sans billet qui se sont produites la semaine dernière au stade Maracana de Rio.

Les Mexicains, souvent coiffés de leur traditionnel sombrero, font aussi du bruit... et font parler d'eux.

La Fifa a enquêté sur le "puto", l'insulte homophobe qu'ils scandent contre le gardien de but adverse pendant les matches, mais l'instance dirigeante du football a finalement décidé de ne pas sanctionner la fédération mexicaine.

Les "Hinchas" ("supporters") argentins, voisins et éternels rivaux du Brésil, sont eux venus en masse. La police a utilisé des grenades assourdissantes à Belo Horizonte (sud-est), samedi, pour interrompre une bagarre entre Argentins et Brésiliens. Quelques heures plus tard, la police a dû disperser des fans qui tentaient de forcer la sécurité pour s'approcher du car de l'équipe argentine avant leur victoire 1-0 contre l'Iran.

Ce mercredi, quelque 100.000 supporters argentins ont envahi la ville de Porto Alegre (sud-est) pour le match contre le Nigeria, que l'équipe de Messi a remporté 3-2.

Cet afflux de supporters et touristes dans tout le pays semble avoir étouffé le mouvement de protestation qui fustige depuis un an la facture colossale du Mondial de 11 milliards de dollars. L'an dernier, en pleine Coupe des confédérations, des centaines de milliers de Brésiliens étaient descendus dans les rues pour protester.

Mais depuis ces manifestations ont perdu en intensité jusqu'à devenir sporadiques aujourd'hui, même si elles dégénèrent parfois en heurts avec la police et actes de vandalisme.

"Il y a peu de gens dans les manifestations à cause de la répression du premier jour", le 12 juin à Rio et Sao Paulo, a déclaré lundi Rodrigo Antonio, 36 ans, alors qu'il manifestait à Sao Paulo avec seulement 200 personnes, en marge du match Brésil-Cameroun (4-1).

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