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Mondial-2014 - Les Etats-Unis s'entichent du soccer

Mondial-2014 - Les Etats-Unis s'entichent du soccer

Inspirés par leur équipe nationale qui n'a fait aucun complexe face au Portugal de Cristiano Ronaldo, les Etats-Unis s'enthousiasment comme jamais pour le Mondial-2014 au Brésil.

Quelque 25 millions de téléspectateurs ont suivi dimanche la retransmission à la télévision américaine du deuxième match du Team USA face au Portugal (2-2), un score qui n'a rien à envier à une finale NBA ou aux World Series de baseball.

L'enthousiasme pour le "soccer", comme le football est encore désigné aux Etats-Unis pour le distinguer du football américain, se mesure aussi par le nombre de bars et restaurants à New York, Los Angeles, Miami et Boston qui diffusent les rencontres de la Coupe du monde.

Jeudi, ils seront encore plusieurs millions à suivre l'équipe de Jürgen Klinsmann qui défiera cette fois l'Allemagne. Un nul ou une victoire donneront aux Etats-Unis le billet qui leur a échappé dans le temps additionnel du match contre le Portugal.

Mais le "soccer" garderait-t-il en cas d'élimination prématurée de Clint Dempsey et de ses coéquipiers son public de nouveaux convertis ?

"Je ne pense pas que ce soit un incident", estime le professeur Daniel Durbin, directeur du Annenberg Institute of Sports, Media and Society à l'université de Californie du Sud (USC).

"L'intérêt vient en partie du fait que l'équipe a eu un certain succès. Mais la chaîne ESPN (qui a les droits de retransmission de la Coupe du monde 2014 pour les Etats-Unis, NDLR) a utilisé ses ressources considérables pour promouvoir l'événement et continuera à le faire", insiste cet expert interrogé par l'AFP.

Matt Verderame, qui travaille pour le site internet spécialisé SB Nation, est d'un tout autre avis.

"Une fois que les Etats-Unis seront éliminés, le soccer redeviendra le 5e sport aux Etats-Unis", prévoit-il.

"Le soccer a certes fait de gros progès dans ce pays, mais il manque encore de stars", souligne M. Verderama.

L'image du football, longtemps considéré aux Etats-Unis comme un sport réservé aux enfants et aux femmes, a bien évolué.

Notamment grâce au développement de la Ligue nord-américaine (MLS) qui s'est offert en 2007 "LE" joueur le plus célèbre de la planète football, David Beckham qui a porté le maillot du Los Angeles Galaxy pendant cinq saisons.

Mais depuis qu'il a raccroché ses crampons, Beckham tente de créer une équipe à Miami où il se heurte à des grosses difficultés pour construire un stade.

Avant la MLS, les Etats-Unis ont eu dans les années 1970 la NASL qui avait fait venir les stars de l'époque comme le Brésilien Pelé et l'Allemand Franz Beckenbauer, sans grand succès.

Même l'organisation de la Coupe du monde 1994 aux Etats-Unis n'a pas réussi à installer durablement la popularité de la discipline.

Mais l'évolution démographique des Etats-Unis, notamment de la communauté hispanique, pourrait y parvenir.

"La popularité du football a progressé de façon significative parmi les jeunes, nous pensons que c'est un bon signe pour le futur", estime Dan Courtemanche, un porte-parole de la MLS.

"Nous sommes persuadés que les Etats-Unis sont en train de devenir une nation de football", poursuit-il.

Le professeur Durbin de l'université de Californie du Sud estime toutefois que les téléspectateurs américains doivent changer leurs habitudes pour apprécier vraiment le football.

"Ils sont +entraînés+ à voir des épreuves sportives interrompues constamment par des spots publicitaires. Pour le baseball, le football américain et le basket-ball, les retransmissions sont des successions de courtes et rapides actions. Le football n'entre pas dans ce type de schéma", constate-t-il.

"Les goûts des Américains évoluent vers des sports plus internationaux comme le football et le rugby", croit cet expert.

David Carter, consultant au sein du cabinet Sports Business Group, est plus sceptique.

"Beaucoup de gens regardent parce qu'il y a un côté patriotique", estime-t-il.

"C'est la combinaison d'un intérêt pour le sport, de spectacle, de fierté nationale et d'occasion de faire la fête. Quand ces éléments auront disparu, il en sera de même pour les taux d'audience TV", prédit M. Carter.

mt/jr/dhe

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