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Afrique du Sud: début d'un grand meeting syndical pour finir la grève du platine

Afrique du Sud: début d'un grand meeting syndical pour finir la grève du platine

Plusieurs dizaines de milliers de mineurs participant depuis janvier à la grande grève des principales mines de platine en Afrique du Sud étaient rassemblés lundi près de Rustenburg (nord) pour un meeting exceptionnel devant marquer la fin du conflit, a constaté l'AFP sur place.

"Aujourd'hui c'est la fin" de la grève, clamait Fred Molefe, au nombre des quelque 30.000 mineurs ayant pris place au fil de la matinée dans le stade de Royal Bafokeng en attendant, dans une atmosphère de liesse générale, l'arrivée des leaders syndicaux à l'origine du mouvement, le plus long de l'histoire minière sud-africaine.

"Nous voulons que ça finisse, ça été trop long", a ajouté ce mineur, optimiste comme la plupart de ses collègues, quant à la signature imminente d'un accord avec le patronat minier.

"Mathunjwa doit signer. On est fatigués même si on a mené un bon combat. Je sais qu'on n'aura pas ce qu'on voulait mais c'est mieux que rien", expliquait un autre mineur, Mojalefa Thabane.

Le stade a ensuite applaudi à tout rompre quand le président du syndical radical Amcu Joseph Mathunjwa est finalement arrivé vers 12H45 GMT pour s'adresser aux mineurs.

Plus de 70.000 mineurs travaillant dans la région de Rustenburg sont en grève depuis le 23 janvier à l'appel d'Amcu et paralysent les trois premiers producteurs mondiaux de platine, respectivement Anglo American Platinum, Impala Platinum et Lonmin.

Jusqu'à présent, des stocks de ce métal précieux, utilisé dans l'automobile et en joaillerie, ont permis d'éviter la pénurie, mais la chute de l'activité minière a provoqué une contraction de l'activité économique de l'Afrique du Sud au premier trimestre.

Les détails de l'accord en passe d'être signé n'étaient pas immédiatement connus.

Un accord de principe avait été annoncé il y a une dizaine de jours, prévoyant d'accorder sur cinq ans l'équivalent d'une hausse de 100% du salaire de base aux mineurs les moins qualifiés mais beaucoup moins pour les autres.

"L'offre n'a pas changé par rapport à l'accord de principe (...)", a affirmé à l'AFP une porte-parole patronale, tout en ajoutant: "Les entreprises avaient indiqué qu'il y aurait des pourparlers pour peaufiner des détails".

La semaine dernière, tandis qu'une large partie du personnel en grève revenait dans la région de production, le patronat accusait Amcu d'ajouter de nouvelles exigences irrecevables.

Depuis, "de nouveaux progrès en vue d'une reprise du travail ont été effectués", ont annoncé lundi les trois géants miniers dans un nouveau communiqué, prenant bonne note du grand meeting syndical en cours et attendant une nouvelle réponse d'Amcu dans la foulée.

Depuis le début du mouvement, le mot d'ordre d'Amcu est d'obtenir 12.500 rands (880 euros environ) de salaire de base pour les moins qualifiés, soit une forte hausse à la fois en termes réels (+150%) et en termes symboliques puisque c'est le montant revendiqué par les mineurs depuis la tuerie de Marikana en 2012 quand la police a abattu 34 mineurs en grève.

Ce fut la pire fusillade policière depuis la fin de l'apartheid, sans qu'à ce jour aucun responsable ait été sanctionné. Une commission d'enquête doit finir de siéger le 31 juillet.

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