Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Mondial-2014 - Belgique: pour le beau jeu, on repassera

Mondial-2014 - Belgique: pour le beau jeu, on repassera

La Belgique, qui s'est qualifiée dimanche pour les 8es de finale du Mondial, privilégie l'efficacité au beau jeu malgré la présence dans ses rangs de plusieurs virtuoses.

"Pour avancer dans un tournoi il ne faut pas toujours être beau mais efficace, tout le reste n'a aucune importance", a justifié le sélectionneur Marc Wilmots au terme d'une rencontre bien terne contre la Russie (1-0).

En zone mixte, plusieurs joueurs ont confirmé que la Belgique avait surtout joué pour ne pas perdre.

"L'objectif était de ne pas s'incliner, a reconnu le défenseur Daniel Van Buyten. Il ne fallait pas laisser d'espaces aux Russes. Notre organisation a été parfaite", se félicitait le joueur du Bayern Munich.

Reste que les 73.000 spectateurs du Maracana se sont ennuyés durant 85 minutes, jusqu'à ce qu'Eden Hazard régale enfin avec quelques gestes techniques et infiltrations qui en font un joueur hors-normes.

Mais ces cinq minutes de folies et le but de Divock Origi (88e), qui en fait à 19 ans le plus jeune buteur de ce Mondial, n'ont pas réussi à faire oublier que le Maracana a par moments copieusement sifflé les deux équipes pour le piètre spectacle proposé.

"C'était un match fermé, assez tactique, pas le plus beau mais intense, a analysé Wilmots. Les joueurs étaient trempés, certains avaient des crampes au bout de 70 minutes, cela vous donne une idée de l'intensité du match. C'était un 3-3 au milieu de terrain, qui n'a pas donné beaucoup d'occasions, entre deux entraîneurs décidés à ne pas se livrer".

En défendant à ses arrières latéraux de monter, Wilmots a en réalité sacrifié Eden Hazard qui n'avait aucun soutien sur son flanc et se retrouvait constamment esseulé face à la défense russe.

On a beau être un dribbleur de génie, seul on ne peut pas grand-chose.

Cette frilosité met en évidence une contradiction dans la tête de Wilmots quand il déclarait quelques jours avant le match à propos de son N.10 qu'un "joueur ne peut briller individuellement que s'il est soutenu par un collectif costaud".

Autre constat révélateur, Wilmots insiste beaucoup auprès d'Hazard pour que ce dernier ne négliqe pas ses tâches défensives.

"Eden est au service du collectif. Une seule fois il a laissé partir son +back+ (arrière) et ça a fait occasion pour la Russie. Ce sont de petits détails à corriger", a expliqué Wilmots qui prône pourtant "une philosophie de jeu vers l'avant" lors de ses interventions devant la presse.

Ce réalisme, voire ce cynisme, est accepté par les joueurs même si certains signes de frustration apparaissent chez quelques-uns

Ainsi, l'avant-centre Romelu Lukaku a laissé éclaté sa colère au moment de son remplacement par Divock Origi à la 57e minute. Le système de jeu des Belges n'est pas forcément fait pour l'attaquant d'Everton qui apprécie d'être lancé en profondeur.

Mais Lukaku est aussi responsable lui-même de son manque de rendement. Tant face à l'Algérie que face à la Russie, il a accumulé les erreurs techniques. Inhabituel chez ce joueur athlétique, il a aussi perdu de nombreux duels.

Le match de jeudi face à la Corée du Sud lui permettra de peut-être davantage se mettre en évidence.

Obligés de gagner, les Sud-Coréens offriront à coup sûr des espaces aux Belges. Car pour excuser les prestation insipides des Diables face aux Algériens et aux Russes, il faut reconnaître que ces adversaires pensaient d'abord à défendre, se montrant peu enclins à jouer vers l'avant.

Révélateur: le gardien belge Thibaut Courtois n'a dû intervenir sérieusement qu'à deux reprises en 180 minutes. Pour voir du beau jeu, il faut souvent de la bonne volonté chez les deux équipes.

bnl/dhe

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.