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Un canular évoquant un "ghetto gay" irrite les médias néerlandais

Un canular évoquant un "ghetto gay" irrite les médias néerlandais

La municipalité de Tilburg (sud des Pays-Bas) s'est attirée jeudi les foudres des médias néerlandais après sa participation à un canular sur la création d'un village pour homosexuels, qui a trompé plusieurs médias aux Pays-Bas et à l'étranger.

Les concepteurs du canular, l'association "Lundi Rose", qui organise chaque année un festival homosexuel à Tilburg, disent avoir agi de la sorte afin de sensibiliser à "l'intolérance vis-à-vis de la communauté homosexuelle".

Le projet de quartier "protégé" pour LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) au nord de Tilburg avait été présenté mercredi, site internet à l'appui : "GayVillage offre à la communauté LGBT un environnement tolérant".

Le maire de Tilburg, Peter Noordanus, s'y exprime en ces termes : "une ville tolérante est heureuse d'avoir une communauté homosexuelle".

L'annonce a déclenché de nombreuses réactions négatives aux Pays-Bas. Le quartier a été qualifié de "ghetto gay" sur fond d'appels à ce que chacun puisse vivre en paix, quelle que soit son orientation sexuelle.

"Les réactions négatives que nous avons reçues sont une bonne chose pour Lundi Rose, nous sommes heureux que les gens pensent qu'un tel quartier est une idée folle", a réagi Lundi Rose dans un communiqué révélant... le pot aux roses.

Les médias ayant publié l'information comme véridique mercredi étaient quant à eux furieux.

"Nous sommes très mécontents de la manière dont la municipalité s'est comportée", ont réagi jeudi les rédacteurs en chef de la télévision publique néerlandaise NOS et du quotidien NRC Handelsblad.

"Nous constatons que la politique officielle de la municipalité est de tromper sciemment les représentants de la presse et de les mener à publier de fausses informations", ont-ils dit dans une lettre adressée à la municipalité.

Ils se plaignent notamment que le service de presse a été injoignable "pendant des heures" pour finalement "nous renvoyer vers le site internet du projet, sur lequel le maire sympathise fortement avec l'initiative".

Le maire de Tilburg Peter Noordanus a répondu dans un communiqué "avoir sous-estimé l'impact de ma citation" et soutenu que Lundi Rose avait "sous-estimé l'impact publicitaire" de leur action.

"J'ai fait cela dans le but d'attirer l'attention sur l'émancipation des homosexuels, et non dans le but de tromper les médias et la société", a-t-il ajouté : "c'est ce qui est finalement arrivé et je trouve cela embêtant".

De nombreux médias ont publié l'information, outre la NOS et le NRC : le quotidien britannique The Independent, l'agence de presse chinoise Xinhua, le Huffington Post et l'agence de presse indienne IANS.

La plus ancienne organisation de défense des homosexuels, le COC, était elle aussi tombée dans le panneau, publiant mercredi un communiqué soutenant que "des quartiers séparés ne sont pas une solution pour la sécurité des LGBT".

Elle avait aussi soutenu que "le nombre de signalements de discriminations envers les LGBT a doublé sur les dernières années".

Les Pays-Bas ont été le premier pays au monde à légaliser, en 2001, le mariage homosexuel.

ndy/mbr/vog

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