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La Suède confirme en appel la perpétuité pour un génocidaire rwandais

La Suède confirme en appel la perpétuité pour un génocidaire rwandais

La Justice suédoise a confirmé jeudi en appel la peine de perpétuité prononcée contre un Rwandais naturalisé suédois pour son rôle dans le génocide de 1994.

L'accusé, Stanislas Mbanenande, 55 ans, a été reconnu coupable d'avoir "eu un rôle de commandement à un bas niveau et, en collaboration avec d'autres, pris part à des assassinats, des tentatives d'assassinats, des appels au meurtre et des enlèvements".

L'acte d'accusation citait cinq massacres et un meurtre de Tutsis commis dans la préfecture de Kibuye (ouest) entre le 12 avril et le 30 juin 1994. Les victimes des massacres sont à chaque fois entre "plusieurs centaines" et "plusieurs dizaines de milliers".

Ce Hutu, arrivé en Suède grâce au regroupement familial en 2007, avait obtenu la nationalité suédoise en 2008, puis été condamné à perpétuité par contumace en 2009 par le Rwanda.

Devant l'impossibilité de l'extrader, la Suède l'avait arrêté en 2011 puis lancé les premières poursuites pour génocide de son histoire, aboutissant à une condamnation en première instance en juin 2013.

Le jugement ne mentionne que la nationalité suédoise du condamné.

L'enquête repose sur des témoins qui ont désigné l'accusé comme une sorte de chef de milice armé et portant des tenues militaires. Avant le génocide, il était ingénieur et instituteur.

Elle "montre que Stanislas Mbanenande a été l'un des meneurs lors des attaques. Il les a menées par exemple en commandant et en organisant des groupes criminels et en les exhortant à s'en prendre aux Tutsis", a rappelé la cour d'appel dans son jugement.

Stanislas Mbanenande clamait son innocence, affirmant que le dossier reposait sur "des accusations fausses", et que "quelqu'un, proche du régime rwandais, a sciemment manipulé l'enquête".

Son avocat, Tomas Nilsson, a critiqué la fragilité des témoignages et l'absence d'autres preuves, et déploré que le doute n'ait pas bénéficié à la défense. "Dans une affaire criminelle, surtout de cette gravité, on ne doit pas prendre le risque d'un jugement erroné", a-t-il déclaré à l'agence de presse TT.

La Justice suédoise, qui avait organisé des déplacements (sans l'accusé) au Rwanda, a dans un communiqué souligné que les témoins lui avaient paru suffisamment fiables.

"Comme l'affaire porte sur des événements datant d'il y a 20 ans, il y a un certain risque que ceux qui accusent l'homme se trompent. La Cour d'appel a conclu que ceux qui portent ces accusations, même si de longues années se sont écoulées, sont tellement sûrs d'eux-mêmes et fiables que l'accusé a été celui qui a commis ces actes", a-t-elle écrit.

Déclenché après l'assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais, le Hutu Juvénal Habyarimana, le génocide rwandais a fait selon l'ONU 800.000 morts en trois mois, essentiellement parmi les Tutsis.

Des Rwandais ont déjà été condamnés au Canada, en Finlande, en Norvège, aux Pays-Bas et en Suisse pour leur participation aux massacres.

hh/fw

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