La justice américaine a rendu exécutoire mercredi la condamnation de l'Argentine à rembourser au moins 1,3 milliard de dollars à deux fonds spéculatifs, dans un litige lié à la faillite partielle du pays en 2001.
Après le rejet du recours argentin par la Cour suprême américaine lundi, le juge new-yorkais Thomas Griesa a levé le sursis à exécution qui pesait sur la condamnation du pays lors d'une audience à New York, contraignant Buenos Aires à rembourser deux fonds qualifiés de "vautours" d'ici au 30 juin.
En 2012, ce même juge avait donné droit à ces deux fonds, qui refusent toute renégociation de leur dette avec l'Argentine et réclamaient le remboursement de l'intégralité de leur dû.
Après la faillite du pays en 2001, la quasi-totalité des créanciers avait, au contraire, accepté de restructurer leur dette, au prix d'une décote de 70%, afin de récupérer une fraction de leur mise de départ et donner un peu d'air au pays.
A l'audience mercredi, les avocats de l'Argentine ont fait savoir au tribunal qu'une équipede Buenos Aires viendrait à New York la semaine prochaine pour tenter d'entamer des discussions avec les deux fonds, NML Capital et Aurelius Capital.
"Nous sommes prêts à discuter avec eux", a répondu le représentant de NML Robert Cohen mercredi.
Le juge new-yorkais a toutefois indiqué redouter que cette proposition de dialogue ne soit qu'un "simulacre" pour retarder l'exécution du jugement.
Le magistrat a par ailleurs qualifié de "fâcheuse" la déclaration de la présidente argentine Cristina Kirchner qui a estimé lundi que la condamnation de son pays relevait de "l'extorsion".
Le cas argentin est suivi de près par les grands argentiers du globe qui craignent que les créanciers refusent à l'avenir tout compromis avec les Etats en difficulté, dans l'espoir de récupérer l'intégralité de leur dû.
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