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Ukraine: le président ordonne des couloirs pour les civils dans les zones de combat

Ukraine: le président ordonne des couloirs pour les civils dans les zones de combat

L'Allemagne a salué mardi "une nouvelle atmosphère" laissant espérer une désescalade dans la crise en Ukraine dont le président a ordonné la création de couloirs humanitaires réclamés par Moscou dans les zones de combats dans l'Est séparatiste.

"J'ai vu que toutes les parties étaient prêtes à agir pour une désescalade de la crise en Ukraine", a déclaré le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier à l'issue de pourparlers avec ses homologues russe Sergueï Lavrov et polonais Radoslaw Sikorski à Saint-Pétersbourg.

"Je ne dis pas que nous avons déjà trouvé une issue à la crise mais l'escalade a laissé placé à une nouvelle atmosphère". (...) Nous voyons le bout du tunnel", a-t-il ajouté.

Engagé depuis dimanche dans des pourparlers avec la Russie avec la médiation de l'OSCE en vue d'une désescalade dans le pire conflit depuis la fin de la Guerre froide, le nouveau président ukrainien Petro Porochenko a ordonné la création des couloirs humanitaires permettant aux civils désireux de partir de quitter "la zone de l'opération anti-terroriste afin d'éviter de nouvelles victimes".

Cette initiative correspond au souhait de la Russie émis début juin dans un projet de résolution à l'ONU alors que des ONG dénoncent l'utilisation d'armes lourdes par l'armée ukrainienne dans des zones habitées.

"Nous saluons cette décision. Il s'agit d'un pas dans la bonne direction", a aussitôt réagi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

L'un des leaders de la république de Donestk autoproclamée Andriï Pourguine a pourtant accueilli avec scepticisme l'initiative de M. Porochenko. "Nous en avons entendu parler mais nous avons des doutes quant à la mise en oeuvre de ce plan", a déclaré le "gouverneur adjoint" cité par l'agence russe Interfax.

Les forces ukrainiennes mènent depuis le 13 avril une opération militaire pour mater l'insurrection armée prorusse dans l'Est et les combats ont déjà fait plus de 200 morts: rebelles, soldats et civils.

Sur le terrain, deux soldats ukrainiens ont été blessés par des tirs séparatistes près de Slaviansk, bastion des insurgés, a annoncé mardi Vladislav Seleznev, le porte-parole de l'opération militaire ukrainienne.

L'administration régionale de Donetsk a rapporté mardi la mort d'une fillette et d'un garçon âgé respectivement de 12 et six ans à Slaviansk suite à des blessures par des éclats d'obus sans préciser la date de leurs décès.

Les rebelles prorusses ont une nouvelle fois attaqué au mortier mardi l'aéroport international de Lougansk, dans l'Est, jusqu'à présent contrôlé par les forces loyales à Kiev.

Les forces de la "République de Lougansk", qui se sont emparées la semaine dernière de plusieurs postes frontière avec la Russie, contrôlent aujourd'hui la plus grande partie de cette région qui, avec celle de Donetsk, est l'un des poumons industriels de l'Ukraine.

L'aéroport de Donetsk, attaqué par les rebelles fin mai, a été repris par les forces ukrainiennes a l'issue d'une contre-attaque, avec intervention d'avions de combat et d'hélicoptères qui a fait une quarantaine de morts du coté des séparatistes, la plupart de nationalité russe.

Quatre jours après son bref entretien avec Vladimir Poutine en France qui a créé un espoir de désescalade, M. Porochenko semble vouloir rapidement apaiser les relations avec Moscou et s'est donné une semaine pour obtenir un retour au calme dans l'Est.

L'ONG Human Rights Watch a mis en garde les autorités ukrainiennes contre l'usage de "mortiers et autres armes lourdes dans les zones habitées", les appelant à "revoir" des opérations en cours notamment autour de Slaviansk.

Sur le front gazier, l'Ukraine et la Russie se sont séparées dans la nuit de lundi à mardi sans être parvenues à un accord. Mais les pourparlers doivent reprendre mardi soir ou mercredi, a annoncé le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger, qui joue les médiateurs, semblant repousser la menace d'une coupure du gaz russe à Kiev redoutée par l'Europe. Quelque 15% du gaz consommé sur le Vieux continent transite via l'Ukraine.

L'Ukraine refuse d'honorer sa dette s'élevant à 4,5 milliards de dollars et exige une baisse de prix, fixé actuellement à 485 dollars 1.000 m3, le plus élevé en Europe.

"La position non constructive de l'Ukraine freine les négociations", estiment les analystes de la banque russe Afla dans une note en soulignant qu'aucun progrès n'avait été atteint dans les négociations lundi bien qu'il ait été largement attendu.

neo/gmo/fw

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