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Israël élit son 10e chef d'Etat, tourne la page Shimon Peres

Israël élit son 10e chef d'Etat, tourne la page Shimon Peres

Israël élisait mardi son 10e président, tournant la page Shimon Peres, assuré de rester dans l'Histoire pour son rôle au service de la paix.

Le favori de droite, Réouven Rivlin, et un député centriste, Méïr Sheetrit, ont accédé au second tour après un vote des 120 députés de la Knesset, le Parlement israélien, a constaté une journaliste de l'AFP.

M. Rivlin, député du Likoud, le parti du droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a obtenu 44 voix, et Meïr Sheetrit 31 voix.

Les trois autres prétendants, deux femmes et un ancien prix Nobel de chimie, ont été éliminés.

Aucun des deux candidats n'ayant obtenu la majorité absolue de 61 députés, un deuxième tour était organisé en début d'après-midi pour les départager.

Celui qui obtiendra le plus de voix sera officiellement élu.

Le score de M. Rivin, 75 ans, est nettement inférieur à celui qu'il pouvait escompter.

Selon les commentateurs, une grande partie des députés de l'opposition de gauche pourraient se rallier à Meïr Sheetrit, âgé de 65 ans, un transfuge du Likoud passé au centre au sein du parti de la ministre de la Justice Tzipi Livni.

Sur le dossier palestinien, Meïr Sheetrit, favorable à l'initiative de paix arabe, est beaucoup plus modéré que Réouven Rivlin.

Son parti, HaTnuha, prône la poursuite des négociations avec le président palestinien Mahmoud Abbas ainsi qu'une solution à deux Etats pour les Israéliens et les Palestiniens.

M. Sheetrit est aussi hostile à une frappe préventive contre le programme nucléaire iranien.

Réouven Rivlin, fait en revanche partie de l'aile la plus à droite du Likoud. Il n'a jamais caché son hostilité à la création d'un Etat palestinien.

"Rivlin ne sera pas le président de l'Etat d'Israël, mais le président du +Grand Israël+. Il se servira de la fonction présidentielle pour faire avancer la colonisation en Cisjordanie, qu'il adule", s'inquiétait récemment un éditorialiste du quotidien de gauche Haaretz.

M. Rivlin a reçu officiellement le soutien de Benjamin Netanyahu, qui a fini par soutenir sa candidature du bout des lèvres, l'inimitié avant tout personnelle entre les deux hommes étant de notoriété publique.

M. Netanyahu avait d'ailleurs tenté de convaincre le prix Nobel de la paix et survivant de l'Holocauste Elie Wiesel de se porter candidat pour contrer M. Rivlin.

En Israël, le poste de président est largement honorifique et les pouvoirs exécutifs restent aux mains du Premier ministre. Le chef de l'Etat a toutefois pour tâche de nommer après les élections législatives la personnalité chargée de former une coalition et appelée à devenir Premier ministre.

Mais, fort de sa notoriété internationale, Shimon Peres, élu président en 2007, a su adroitement utiliser une fonction essentiellement protocolaire pour promouvoir un message politique en faveur de la paix.

Il n'a pas craint de donner de sérieux coups de canif au devoir de réserve dans lequel est censé se cantonner le chef de l'Etat, au point d'apparaître souvent comme le seul opposant de M. Netanyahu.

"L'élection du 10e président israélien annonce un changement de direction pour la présidence: elle va passer de la politique internationale aux questions intérieures", a prédit le quotidien de gauche Haaretz.

Sur des dossiers aussi sensibles que le processus de paix avec les Palestiniens, les relations stratégiques avec l'allié américain ou le programme nucléaire iranien, Shimon Peres n'a cessé de faire entendre sa propre voix.

Ainsi, le mois dernier, le prix Nobel de la paix 1994 a accusé publiquement M. Netanyahu d'avoir fait capoter en 2011 la conclusion d'un accord qu'il avait négocié secrètement avec les Palestiniens.

"Nous devons réaliser que le prochain président ne sera pas un Peres. La présidence va retrouver sa fonction naturelle, de représentation et de cérémonial", a estimé l'éditorialiste vedette Nahum Barnéa.

Shimon Peres doit quitter ses fonctions fin juillet, avant son 91e anniversaire.

dar-jlr/agr/faa

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