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ETA: 18 et 20 ans requis en France contre deux anciens dirigeants, arrêtés en 2008

ETA: 18 et 20 ans requis en France contre deux anciens dirigeants, arrêtés en 2008

L'avocat général a requis 18 et 20 ans de réclusion respectivement contre Igor Suberviola Zumalde et Ainhoa Ozaeta Mendikute, deux anciens dirigeants de l'organisation séparatiste basque ETA, arrêtés en 2008 et jugés actuellement devant les assises spéciales de Paris.

En mai 2008, Mme Ozaeta et M. Suberviola avaient été arrêtés dans un appartement de Bordeaux (sud-ouest) en compagnie de Francisco Javier Lopez Peña, dit Thierry, décédé en mars 2013 de complications cardiaques, et Jon Salaberria Sansinenea.

Le parquet général a requis 15 années de réclusion contre M. Salaberria, considéré comme un membre de moindre importance.

L'opération de Bordeaux avait porté un très sérieux coup à l'ETA, les forces de l'ordre ayant saisi une quantité massive de documents dont beaucoup apportaient d'importantes précisions sur le fonctionnement de l'organisation.

Ils confirmaient notamment que Mme Ozaeta, alias Kuraia, concentrait plusieurs fonctions au sein de la cellule séparatiste, assurant la direction financière ainsi que la supervision de l'activité d'extorsion de fonds, principale source de revenus de l'ETA.

Les documents témoignaient également, a souligné l'avocat général, Jean-François Ricard, d'une radicalisation du mouvement, après une trève de neuf mois, courant 2006.

Revenant sur les quatre semaines d'audience déjà écoulées, le représentant du ministère public a reconnu qu'"on (pouvait) avoir l'impression d'être dans un dossier qui n'aurait que de très loin un rapport avec le terrorisme", car très technique et essentiellement appuyé sur des documents.

"Mais ETA, c'est d'abord près de 830 morts", a-t-il lancé. "Là, on n'est plus dans des chiffres, on est dans quelque chose de terrible".

Au terme d'un réquisitoire de près de neuf heures, l'avocat général a également battu en brèche l'argument selon lequel l'arrêt de la lutte armée par l'ETA, en octobre 2011, pourrait être pris en compte par la cour pour se déterminer.

Il a rappelé que l'organisation n'avait toujours pas rendu les armes et conservait son arsenal, ce qui laissait sceptique, selon lui, quant à ses réelles intentions.

Il a également souligné que les avancées des dernières années étaient intervenues après l'arrestation des trois accusés, qui prônaient eux, au contraire, une radicalisation.

"La cour le sait, aucun des accusés n'a changé", a-t-il martelé, rappelant qu'ils n'avaient pas eu un mot pour les victimes de l'ETA durant le procès. Ils ne sont d'ailleurs intervenus que deux fois durant l'ensemble des débats, pour rappeler la ligne de l'organisation et l'arrêt de la lutte armée.

Mme Ozaeta ayant déjà été condamnée en décembre à 14 années de réclusion pour les mêmes faits mais sur une période plus ancienne, M. Ricard a recommandé une confusion de peines à hauteur de 7 années.

Concrètement, s'il était suivi par la cour, 7 années seraient effacées et le total des deux peines serait donc porté à 27 années d'emprisonnement.

Considéré comme responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans d'attentats pour l'indépendance du Pays basque, l'ETA a annoncé le 20 octobre 2011 la fin de son activité armée mais sans se dissoudre.

tu/caz/thm/mr

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