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Mondial-2014: Sao Paulo sous tension à trois jours du coup d'envoi

Mondial-2014: Sao Paulo sous tension à trois jours du coup d'envoi

La police militaire (PM) de Sao Paulo a dispersé lundi, à trois jours du début du Mondial, avec des bombes lacrymogènes une centaine de manifestants de groupes sociaux qui soutiennent la grève des employés du métro, a constaté l'AFP.

Les manifestants avaient bloqué à 06h00 (09h00 GMT) l'avenue centrale Vergueiro de la capitale financière en mettant le feu à des poubelles, bloquant la circulation, quand la police a chargé pour libérer le passage des automobilistes.

Peu à peu, le trafic reprenait mais de longs bouchons en direction de l'avenue Paulista qui traverse le coeur financier de la ville s'étaient formés. A 07h45 (10h45 GMT), ils atteignaient 112 km dans cette ville de 20 millions d'habitants. Ces embouteillages sont dus en partie au fait que de nombreux autobus ont été mis en circulation pour remplacer le métro.

Quelque 200 manifestants des mouvements sociaux, dont les Sans Toit, continuaient à marcher sur l'Avenue Vergueiro en criant "Il n'y aura pas de Coupe" et "grévistes nous vous soutenons", selon un journaliste de l'AFP.

A trois jours du match inaugural Brésil-Croatie jeudi, les employés du métro de Sao Paulo ont entamé leur 5e jour de grève pour revendiquer 12,2% de hausse des salaires.

La reconduction de la grève a été votée dimanche soir, quelques heures après une décision du Tribunal du travail régional la jugeant illégale. Le tribunal a sommé le syndicat de mettre fin au mouvement sous peine d'amende de 100.000 réais (environ 30.000 euros) par jour d'infraction. A partir de lundi, l'amende pourrait passer à 500.000 reais par jour (150.000 euros).

Le président du syndicat des employés du métro, Altino Mello dos Prazeres, a expliqué lundi à l'AFP que la PM avait fermé la station centrale de métro Ana Rosa après que 70 piquets de grève du syndicat soient entrés pour empêcher les employés de travailler. Ils ont vérifié l'identité des grévistes et ont conduit 13 d'entre eux au poste, selon leur avocat Ricardo Gebrim alors que leurs collègues libérés protestaient à l'extérieur.

A 08h00 locales (11h00 GMT), la station Ana Rosa a été rouverte.

"Je ne pense pas que le gouvernement veuille gâcher la Coupe du monde", a déclaré le président du syndicat, interrogé par l'AFP sur la poursuite des négociations grévistes-direction du métro.

Les grévistes devaient se réunir lundi en assemblée générale à 13H00 (16h00 GMT). Ils ont revu peu à peu leurs exigences à la baisse à 12,2% tandis que le gouvernement de l'Etat de Sao Paulo ne veut pas aller au-delà de 9,5%. Ils exigent en outre la garantie qu'aucun employé ne sera licencié à l'issue de la grève

"Je proteste pour mes droits. il n'y a pas d'accord, seulement des bombes et de la répression", a déclaré lundi à l'AFP Wesley Anderson, 23 ans, qui travaille sur la ligne 2 au service d'information.

Plusieurs organisations sociales de gauche, traditionnellement en pointe de manifestations qui ponctuent le quotidien des Brésiliens depuis la révolte sociale de juin 2013, avaient annoncé dimanche qu'elles se joindraient à la marche de lundi.

Vendredi dernier, la police avait dispersé des grévistes à coups de matraque et avec des gaz lacrymogènes.

La grève du métro de Sao Paulo s'inscrit dans un contexte plus large de multiplication de grèves sectorielles à travers le pays depuis plusieurs semaines.

Ces mouvement épars, de chauffeurs de bus, policiers ou vigiles des banques, ont pris le relais de la fronde sociale historique de juin 2013 qui avait ébranlé le géant émergeant d'Amérique latine.

En pleine Coupe des confédérations de football, les Brésiliens étaient massivement descendus dans les rues pour dénoncer les 11 milliards de dollars dépensés pour le Mondial et exiger des investissements massifs dans les transports, la santé ou l'éducation.

Les manifestations ont perdu leur souffle au fur et à mesure qu'elles dégénéraient en affrontements violents avec la police et en saccages par des activistes anarchistes des Black Bloc.

Cependant, la grogne persiste: 54% des Brésiliens pensent que le Mondial leur apportera plus de préjudices que d'avantages, selon un sondage Datafolha publié dimanche. Mais 65% auraient "honte" si le Mondial était perturbé par des manifestations.

Malgré tout, les rues, les bars et fenêtres se parent de plus en plus de vert et jaune, les couleurs de la Seleçao, dont 68% des Brésiliens sont convaincus qu'elle remportera sa sixième Coupe du monde, le 13 juillet dans son temple du Maracana.

Et les sélections continuer d'affluer au Brésil. Outre les équipes du Costa Rica, des Etats-Unis, de l'Argentine et de l'Uruguay, les Français sont attendus lundi soir à Sao Paulo. Ils rejoindront ensuite leur camp de base de Ribeirao Preto, à 320 km de là.

bur-pal/cdo/sk

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