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Obama, Hollande et Poutine sur les plages du Débarquement du 6 juin 1944, l'Ukraine dans les têtes

Obama, Hollande et Poutine sur les plages du Débarquement du 6 juin 1944, l'Ukraine dans les têtes

Les grands du monde se réunissent vendredi sur les plages de Normandie pour honorer les soldats ayant participé au Débarquement il y a 70 ans, un anniversaire assombri par le bras de fer entre Russes et Occidentaux à l'autre bout de l'Europe, en Ukraine.

Près de 1.800 vétérans des plages d'Omaha ou Utah Beach, les chefs d'Etat et de gouvernement d'une vingtaine de pays, dont Barack Obama, David Cameron, Angela Merkel et François Hollande en maître de cérémonie, participent aux commémorations.

Le chef de l'Etat français est arrivé à 09H00 locales (07h00 GMT) au mémorial de Caen pour rendre hommage aux 20.000 victimes civiles de la Bataille de Normandie pour le lancement des festivités.

Isolé depuis deux mois sur la scène internationale après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie, le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine fait son grand retour et sera scruté par tous les observateurs. Après s'être entretenu jeudi soir à Paris avec François Hollande et le premier ministre britannique David Cameron, il doit rencontrer notamment la chancelière allemande Angela Merkel à Deauville en fin de matinée.

Va-t-il parler à Barack Obama avec qui il a engagé un bras de fer diplomatique aux relents de confrontation de l'époque de la Guerre froide ? Serrera-t-il la main du nouveau président ukrainien Petro Porochenko aux prises avec une insurrection armée prorusse qui gagne du terrain de jour en jour dans l'est de l'Ukraine faisant craindre une partition du pays ?

Après le mémorial de Caen, M. Hollande devait se rendre à 10H30 (08H30 GMT) avec le président Barack Obama au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, qui compte près de 10.000 tombes.

Après un déjeuner au Château de Bénouville, lieu symbolique de la Résistance, les dirigeants invités, parmi lesquels la reine Elisabeth II d'Angleterre, se retrouveront dans l'après-midi à Ouistreham pour le point d'orgue des cérémonies, sur la plage de Sword Beach, en présence notamment d'un millier d'anciens combattants.

Dans les heures précédant le début des commémorations, Paris a été le théâtre d'un vaste ballet diplomatique consacré à l'Ukraine.

François Hollande a reçu coup sur coup jeudi soir Barack Obama et Vladimir Poutine. Auparavant, David Cameron avait appelé le maître du Kremlin à reconnaître formellement la légitimité du nouveau président ukrainien et à travailler avec lui.

Les bilatérales se poursuivront vendredi, avec une rencontre prévue dans la matinée entre M. Poutine et le dirigeant européen qu'il respecte le plus, la chancelière allemande Angela Merkel, à Deauville.

En revanche aucune rencontre n'est pour l'heure au programme entre MM. Obama et Poutine, dont les relations sont au plus bas depuis des mois.

Jeudi, lors d'un G7 à Bruxelles, le président américain a eu des propos trés durs à l'égard de Moscou, menacé de nouvelles sanctions.

"Nous allons voir ce que M. Poutine va faire dans les deux, trois, quatre prochaines semaines" dans la crise ukrainienne, a-t-il déclaré.

"Si les provocations russes se poursuivent, il est clair (...) que les pays du G7 sont prêts à imposer des coûts supplémentaires à la Russie", a mis en garde M. Obama.

"J'espère que nous n'entrons pas dans une nouvelle phase de la +Guerre froide+", avait déclaré mercredi M. Poutine, s'affirmant "prêt au dialogue" tout en critiquant la politique étrangère américaine.

Lors du G7, les dirigeants occidentaux ont martelé qu'ils étaient "unis pour condamner la poursuite de la violation par la Russie de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine. L'annexion illégale de la Crimée par la Russie et les actions visant à déstabiliser l'est de l'Ukraine sont inacceptables et doivent cesser".

Des sanctions susceptibles de frapper l'économie russe pourraient être décidées au prochain sommet européen qui se tiendra les 26 et 27 juin, selon la chancelière Angela Merkel.

Mais les Occidentaux sont divisés sur la nature et l'ampleur des mesure à prendre contre Moscou.

Ils afficheront néanmoins une unité de façade sur les plages de Normandie, théâtre il y a 70 ans de la plus importante opération amphibie de tous les temps.

Jeudi soir, la côte normande s'est embrasée le long des plages par la magie d'un gigantesque feu d'artifice symbolisant le combat engagé en 1944.

Cent trente mille hommes ont débarqué en Normandie par la mer le 6 juin. Fin juillet 1944, les soldats Alliés étaient 1,5 million. La bataille de Normandie a fait 37.000 tués côtés alliés, de 50.000 à 60.000 côté allemand.

Les vétérans, qui ont largement dépassé les 90 ans, devraient pour beaucoup fouler pour la dernière fois le sable des cinq plages du Débarquement, plus connues sous leur nom de code: Utah, Omaha, Sword, Juno et Gold.

"A mon âge, la vie peut s'avérer un petit peu ennuyeuse, alors il faut sauter sur toutes les occasions de se faire des émotions", a malicieusement résumé jeudi Jock Hutton, 89 ans, juste après avoir ressauté en parachute sur la Normandie comme il l'avait fait 70 ans plus tôt.

bur-kat/thm/lma

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