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Fin de la garde à vue de Nemmouche, début du processus d'extradition

Fin de la garde à vue de Nemmouche, début du processus d'extradition

La garde à vue du Français Mehdi Nemmouche, resté mutique sur la tuerie du Musée juif de Bruxelles, s'est achevée mercredi et la justice devrait notifier au tireur présumé son mandat d'arrêt européen, première étape vers sa remise à la Belgique.

Soupçonné d'avoir tué le 24 mai trois personnes, un couple d'Israéliens et une retraitée française, et d'avoir laissé dans un état désespéré une quatrième victime, un jeune employé belge, l'homme de 29 ans doit se voir notifier ce mandat à 14H30 (12H30 GMT) au parquet général de la cour d'appel de Versailles.

Va-t-il accepter d'être livré à la Belgique? Son avocat, Me Apolin Pepiezep, a laissé planer le doute mercredi, après avoir expliqué lundi qu'il ne s'y opposerait pas.

In fine, c'est la justice française qui tranchera, dans un délai qui dépendra de l'acceptation ou non de son extradition par Mehdi Nemmouche.

Mardi, sa garde à vue, dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, en banlieue parisienne, avait été prolongée de manière exceptionnelle au-delà des quatre jours habituels en matière de terrorisme.

Cette mesure, prise par un magistrat à la demande du parquet de Paris, ne peut être ordonnée que dans deux cas: un risque imminent d'attentat ou les nécessités de la coopération internationale. Selon une source proche du dossier, c'est cette seconde raison qui a surtout prévalu.

Mehdi Nemmouche, qui avait passé un an en Syrie avant de revenir en Europe, comptait-il frapper encore? "C'est impossible de répondre à cette question", avait répondu dimanche le procureur de Paris François Molins.

Le suspect avait été arrêté vendredi à la gare routière de Marseille Saint-Charles, dans le Sud de la France, dans un autocar en provenance d'Amsterdam via Bruxelles. Dans ses bagages avaient été retrouvés un revolver et une Kalachnikov avec de nombreuses munitions ainsi qu'une caméra portative de type GoPro.

Selon toute vraisemblance, après s'être vu délivrer son mandat d'arrêt européen, Mehdi Nemmouche sera placé en détention le temps de la procédure de remise à la Belgique.

L'enquête se poursuit dans les deux pays. Et mercredi, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve doit se rendre, en compagnie de son homologue belge, au Musée juif de Bruxelles.

En France, les enquêteurs doivent notamment tenter de déterminer quelle suite il voulait donner à son périple. Voulait-il retrouver une connaissance dans le Sud? Souhaitait-il fuir en Algérie, d'où est originaire sa famille? Envisageait-il de frapper encore?

Selon le portrait qui en a été dressé, Mehdi Nemmouche, né à Roubaix, dans le Nord, a connu une enfance difficile avant de plonger dans la délinquance, puis dans l'islam radical.

Avant son départ en Syrie, fin 2012 au sortir de cinq ans de détention, il avait été condamné à sept reprises par les tribunaux français, notamment pour braquage.

Son radicalisme religieux avait été signalé lors de sa dernière détention et les enquêteurs français devraient notamment creuser son réseau relationnel en prison.

En Syrie, il aurait intégré les rangs d'un groupe jihadiste particulièrement radical et violent, l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EILL), selon le procureur de Paris.

C'est surtout en Belgique que l'enquête va se développer. Les enquêteurs belges vont se voir transmettre les éléments matériels saisis par leurs homologues français, notamment les armes et la caméra, selon une source française proche de l'enquête.

Les Belges vont également se pencher sur les relations de Nemmouche dans ce pays, place forte des candidats au jihad en Syrie et où il s'était rendu après sa sortie de prison.

Ce pan de l'enquête doit permettre de déterminer si le profil de "loup solitaire" dressé par le ministre français de l'Intérieur correspond bien au suspect.

Selon une source proche du dossier, en prison, Nemmouche a montré une "certaine fascination" pour ce qu'avait fait Mohamed Merah, qui a assassiné trois militaires puis trois enfants et un père juifs, en mars 2012, à Toulouse et Montauban.

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