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Ukraine: Obama à Varsovie, rassure ses alliés et envoie un signal fort à Moscou

Ukraine: Obama à Varsovie, rassure ses alliés et envoie un signal fort à Moscou

Le président Barack Obama a proposé mardi à Varsovie un plan de sécurité d'un milliard de dollars pour rassurer ses alliés d'Europe de l'Est, inquiets de l'attitude de Moscou en Ukraine où l'armée a intensifié son offensive contre les séparatistes prorusses.

Cette "initiative pour rassurer l'Europe", qui doit encore être approuvée par le Congrès, prévoit le déploiement de nouvelles forces américaines, terrestres, aériennes et navales, en Europe de l'Est.

Elle devrait aussi servir à développer les capacités de pays non membres de l'Otan, tels que l'Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, pour leur permettre de coopérer avec les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux et renforcer leur propre défense.

S'exprimant devant la presse, M. Obama a aussi appelé la Russie à "user de son influence" auprès des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine pour obtenir l'arrêt de leurs attaques contre les troupes gouvernementales, en avertissant que toute nouvelle "provocation" russe en Ukraine pourrait entraîner de nouvelles sanctions économiques.

L'Otan a indiqué mardi que la Russie avait retiré la plupart des quelque 40.000 soldats qu'elle avait massés près de la frontière avec l'Ukraine, et que ceux qui restaient se préparaient à partir.

En Ukraine même, les forces ukrainiennes ont intensifié mardi leur offensive contre les séparatistes autour du bastion prorusse de Slaviansk, donnant lieu à des échanges de tirs nourris, ainsi que dans la région de Lougansk, ont annoncé des dirigeants ukrainiens.

Le président par intérim Olexandre Tourtchinov a fait état de "plusieurs" séparatistes tués dans la matinée près de la ville de Severodonetsk dans la région de Lougansk où d'intenses combats ont eu lieu lundi.

L'offensive lancée depuis près de deux mois par Kiev a fait plus de 200 morts parmi les insurgés, les forces ukrainiennes et la population civile. Elle a été musclée ces derniers jours alors que s'ouvre une intense séquence diplomatique avec l'arrivée du président américain en Pologne.

M. Obama participe au 25e anniversaire des premières élections démocratiques en Pologne, ancien pays du Bloc soviétique, des célébrations qui prennent une résonance particulière avec la crise ukrainienne entre Moscou et l'Occident.

Seront également présents à Varsovie ses homologues français et allemand, François Hollande et Joachim Gauck, et plusieurs dirigeants politiques d'Europe centre-orientale.

Est aussi attendu mardi soir le président ukrainien élu Petro Porochenko, qui effectue son premier déplacement à l'étranger depuis son élection le 25 mai.

En signe de soutien fort au nouveau régime à Kiev, M. Obama rencontrera mercredi M. Porochenko, qui pourrait évoquer avec lui une aide militaire américaine à l'Ukraine.

Autre signe de soutien occidental: le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé qu'il se rendrait à Kiev pour assister à l'investiture de M. Porochenko.

En visite à Kiev lundi, l'assistant du secrétaire américain à la Défense, Derek Chollet, a indiqué avoir discuté avec les autorités ukrainiennes d'une "aide de 18 millions de dollars et de la coopération à long terme pour renforcer les structures de défense ukrainiennes".

Ces rencontres se tiennent dans un contexte particulièrement tendu.

Après les affrontements lundi entre gardes-frontières et séparatistes prorusses à Lougansk, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé un "crime" des autorités de Kiev "contre leur propre peuple".

Les Etats-Unis ont de leur côté affirmé détenir des "preuves" selon lesquelles Moscou continuait à laisser passer des "combattants" et des "armes" dans l'est de l'Ukraine.

La Russie a toujours rejeté les accusations sur son implication dans la déstabilisation de l'Ukraine et exige que Kiev cesse son "opération punitive" dans l'Est.

La Russie a par ailleurs accordé à l'Ukraine un répit d'une semaine en repoussant jusqu'au 9 juin la date de son ultimatum sur le gaz et la menace d'une coupure de l'approvisionnement qui inquiète l'Europe.

Aucun accord n'a cependant été trouvé lundi à Bruxelles entre la Russie et l'Ukraine sur le prix du gaz acheté par Kiev et le remboursement de la dette gazière, mais les discussions progressent.

Une coupure du gaz russe à l'Ukraine, susceptible de perturber les approvisionnements en Europe, est "toujours d'actualité", a déclaré mardi le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk tout en disant espérer un accord d'ici la fin de la semaine.

La visite de M. Obama en Pologne sera suivie d'un sommet des puissance du G7 jeudi à Bruxelles puis des célébrations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie (ouest de la France), auxquelles M. Hollande a invité son homologue russe Vladimir Poutine.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, s'entretiendra à cette occasion en tête-à-tête avec le chef du Kremlin pour "insister sur l'importance d'un dialogue entre le gouvernement russe et le nouveau gouvernement ukrainien".

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