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Turquie: une année de crises politiques

Turquie: une année de crises politiques

Le premier anniversaire de la contestation anti-gouvernementale de mai-juin 2013 en Turquie ponctue une année de crises pour le pouvoir islamo-conservateur, malgré sa victoire dans les urnes en mars.

- 31 mai: l'évacuation musclée d'opposants à un projet urbanistique au parc Gezi bordant la place Taksim d'Istanbul déclenche trois semaines de contestation inédite.

Dans tout le pays, un total de 3,5 millions de manifestants réclament la démission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis mars 2003. La violence de la répression (huit morts, plus de 8.000 blessés et 5.000 arrestations) indigne le monde entier. Les derniers opposants sont chassés de Gezi le 15 juin, M. Erdogan rassemble le lendemain plus de 100.000 partisans à Istanbul.

- 13 novembre: un projet de loi sur la suppression des "boîtes à bac" privées scelle la rupture entre M. Erdogan et son allié le prédicateur musulman installé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, très influent dans la magistrature et la police.

- 17 décembre: des juges lancent un vaste coup de filet anticorruption dans l'entourage du chef du gouvernement, avec plus de 80 arrestations dont trois fils de ministres et le patron d'une banque publique chez qui 4,5 millions de dollars en liquide sont découverts dans des boîtes à chaussures.

M. Erdogan dénonce une "tentative de coup d'Etat judiciaire" des réseaux Gülen et lance des purges massives dans la police et la magistrature. Des milliers de manifestants réclament sa démission, la livre turque dégringole.

JANVIER

- 1er: le président Abdullah Gül appelle au respect de l'Etat de droit et se distancie de M. Erdogan, avec lequel il a fondé l'AKP (Parti de la justice et du développement).

- 2: jusque-là silencieuse, l'armée réclame la révision de centaines de condamnations d'officiers prononcées en 2012-2013 à l'issue d'enquêtes conduites par des magistrats pro-Gülen. Cette alliance inédite entre le régime islamo-conservateur et l'appareil militaire, défenseur de la laïcité, se concrétise deux mois plus tard par la libération de l'ex-chef d'état-major Ilker Basbug, condamné à perpétuité en août 2013.

FEVRIER

- 5: le Parlement dominé par l'AKP vote une loi qui renforce le contrôle d'internet. Dix jours plus tard, il en adopte une autre destinée à remettre au pas les magistrats. Dénoncés par l'opposition, ces textes sont complétés en avril par une troisième loi qui accroît les pouvoirs des services de renseignement.

- 14: après les purges, des magistrats proches du pouvoir remettent en liberté tous les protagonistes des affaires de corruption qui éclaboussent le régime.

- 24: la diffusion d'enregistrements de conversations téléphoniques de M. Erdogan évoquant les affaires de corruption enflamment les réseaux sociaux. Des milliers de manifestants réclament son départ.

MARS

- 11: la mort d'un jeune manifestant dans le coma depuis juin 2013 provoque des manifestations anti-Erdogan massives (deux morts).

- 20: pour colmater les fuites attribuées aux réseaux Gülen, le gouvernement bloque Twitter puis YouTube. Mais la Cour constitutionnelle le défie en levant le blocage de Twitter quinze jours après puis en annulant la loi sur le contrôle accru des magistrats.

- 30: malgré les affaires, large victoire de l'AKP aux élections municipales. M. Erdogan promet de "faire payer" ses ennemis.

AVRIL

- 29: le Premier ministre Erdogan réclame l'extradition de Fethullah Gülen, accusé d'espionnage et tentative de coup d'Etat.

MAI

- 13: la catastrophe minière de Soma (301 morts) suscite d'importantes manifestations anti-gouvernementales violemment réprimées, qui font deux morts dans la nuit du 22 au 23 mai à Istanbul.

lch/pa/fw

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