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Ukraine: Porochenko promet de réagir face à la "terreur" séparatiste

Ukraine: Porochenko promet de réagir face à la "terreur" séparatiste

Le président élu de l'Ukraine Petro Porochenko a promis de mettre un terme à la "terreur" dans l'Est séparatiste prorusse alors que son pays tente d'éviter une coupure de gaz russe pour impayés qui inquiète beaucoup les Européens.

Donetsk, ville industrielle d'environ un million d'habitants et capitale de l'Est rebelle, était déserte au lendemain de combats meurtriers pour le contrôle de l'aéroport international investi par les insurgés. Des tirs y ont retenti dans la matinée.

Les autorités ukrainiennes ont indiqué mercredi faire tout leur possible pour libérer quatre observateurs de l'OSCE retenus depuis lundi soir dans un endroit inconnu par des séparatistes.

Engagée dans une opération de plus en plus musclée contre les insurgés armés prorusses, Kiev est par ailleurs menacée d'une coupure de gaz par la Russie qui risquerait de perturber l'approvisionnement de l'Europe. L'Ukraine doit verser dans les heures qui viennent deux milliards de dollars au géant russe Gazprom dans le cadre d'un plan européen qu'elle a refusé à ce stade.

Le chef du gouvernement Arseni Iatseniouk s'est rendu mercredi en Allemagne pour rencontrer Angela Merkel et participer à un sommet sur la sécurité énergétique.

Sur le "front de l'Est", de nouveaux tirs étaient entendus mercredi dans le centre de Donetsk et la zone proche de l'aéroport, inaccessible depuis les violents combats lundi qui ont fait une quarantaine de morts principalement des rebelles.

Les autorités locales ont fait état de la présence parmi les blessés d'habitants de Grozny et Goudermès, deux grandes villes de la Tchétchénie.

L'homme fort de cette république du Caucase russe Ramzan Kadyrov a démenti mercredi avoir envoyé en Ukraine des "colonnes militaires" tout en admettant que des Tchétchènes pourraient se retrouver dans la zone de conflit "de leur propre gré".

"Les Tchétchènes protègent le peuple russe à Donetsk et à Lougansk parce qu'ils considèrent ces terres comme leur patrie", a déclaré mercredi le "Premier ministre" séparatiste de la république autoproclamée de Donetsk Alexandre Borodaï au cours d'une conférence de presse.

Les journalistes de l'AFP ont vu à Donetsk de nombreux combattants armés, certains juchés sur un blindé, ressemblant à des personnes originaires du Caucase russe, mais aucun n'a été disposé à parler.

La chaîne américaine CNN a publié lundi une vidéo montrant des séparatistes prorusses qui déclarent être des volontaires tchétchènes et se présentent comme des "kadyrovtsy", des partisans du président de la république caucasienne.

Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko, élu dimanche président d'Ukraine, a promis de "réagir" pour mettre un terme à la "terreur".

"Nous sommes dans une situation de guerre dans l'est de l'Ukraine (...) Nous devons réagir", a-t-il déclaré au quotidien Bild. "Nous n'allons pas plus longtemps laisser ces terroristes enlever des gens et les tuer (...), les laisser occuper des bâtiments et faire fi des lois", a poursuivi M. Porochenko dont l'investiture est prévue début juin.

Sans attendre, le président français François Hollande a invité M. Porochenko aux cérémonies du Débarquement le 6 juin, auxquelles doit assister Vladimir Poutine.

Dans le centre de Donetsk, plusieurs magasins étaient fermés, leurs vitrines couvertes par des plaques de bois ou de métal de peur de pillage et des journalistes de l'AFP ont par ailleurs vu dans la matinée quelques passages d'avions de chasse au-dessus de Donetsk.

Le Palais des sports Droujba, où le perchiste français Renaud Lavillenie a battu en février le record du monde de l'Ukrainien Sergueï Bubka, a été incendié la veille.

l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) était mercredi sans nouvelle de quatre de ses observateurs arrêtés dans la soirée de lundi à un check-point par des séparatistes.

"Ils sont retenus par un groupe prorusse, on fait tout pour les libérer", a déclaré le porte-parole de la diplomatie ukrainienne Evguen Perebyinis.

Le médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, n'a pas exclu le retrait des observateurs de l'OSCE si la situation devenait trop dangereuse.

Kiev et Moscou sont par ailleurs engagés dans une guerre du gaz qui inquiète les Européens, dépendants de la Russie pour un quart de leurs approvisionnements, dont près de la moitié transite par l'Ukraine.

Moscou a menacé de couper début juin le gaz à l'Ukraine si Kiev ne réglait pas les livraisons de juin à l'avance (1,66 milliard de dollars soit 1,2 milliard d'euros).

Selon le plan européen, les deux capitales ont jusqu'à mercredi soir pour accepter les termes d'un compromis qui verrait l'Ukraine payer dans un premier temps deux milliards de dollars au russe Gazprom.

"L'accord ou non sur le gaz enverra le signal le plus clair possible sur la possibilité d'une relation pragmatique entre la Russie et l'Ukraine et le début d'une amélioration des relations entre Moscou et l'UE", a souligné l'économiste Chris Weafer à Moscou.

Mais Kiev a exigé des assurances sur une baisse des prix avant tout remboursement de sa dette.

bur-neo/gmo/bir

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