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Mondial-2014: l'Espagne et ses conquistadors à l'assaut du Brésil

Mondial-2014: l'Espagne et ses conquistadors à l'assaut du Brésil

L'Espagne, championne du monde en titre, espère poursuivre son exceptionnelle série de conquêtes avec le Mondial-2014 cet été au Brésil, où elle peut devenir la première nation à conserver sa couronne planétaire depuis la Seleçao il y a un demi-siècle.

La "Roja" a confiance en ses armes: forte d'un enchaînement inédit Euro-Mondial-Euro entre 2008 et 2012, elle dispose d'une expérience sans égale et d'un jeu de passes bien huilé, ce fascinant "toque" fait de passes courtes et de banderilles.

Mais ces qualités sont à double tranchant, car les joueurs les plus expérimentés sont par définition vieillissants et le style de jeu espagnol, si déstabilisant il y a six ans, est peut-être devenu prévisible pour l'adversaire.

Pire, l'Espagne a hérité d'un groupe B très relevé (Pays-Bas, Chili, Australie) et pourrait manquer de fraîcheur après l'éprouvante saison de ses clubs, entre un championnat indécis jusqu'au bout et la qualification du duo madrilène Real-Atletico en finale de la Ligue des champions.

"L'équipe a pris quelques années de plus, le regard des joueurs n'est plus le même. Il y a des joueurs clés qui commencent à décliner", a expliqué à l'AFP Alfredo Relano, directeur du quotidien sportif madrilène As, ciblant le Barcelonais Xavi (34 ans) et le Madrilène Xabi Alonso (32 ans).

Ses craintes sont fondées: l'été dernier, une "Roja" aux jambes lourdes avait été balayée par les jeunes pousses du Brésil en finale de la Coupe des confédérations (3-0).

Et l'étincelle a souvent manqué en attaque pendant la campagne de qualification au Mondial, achevée néanmoins avec la meilleure défense de la zone Europe.

Equipe à abattre, la sélection N.1 au classement Fifa se heurte désormais à des défenses très resserrées, avec le risque récurrent d'une possession de balle stérile.

"Notre qualité, c'est d'avoir de la patience, de conserver le ballon, nous n'allons pas subitement appeler ça un défaut", avait dédramatisé en octobre le sélectionneur Vicente Del Bosque.

Mais ce dernier en est conscient: depuis le Brésil (1958, 1962), personne n'a réussi à remporter deux Coupes du monde consécutives et les conquêtes passées de la "Roja" ne lui offrent aucune garantie cet été.

Le sélectionneur a donc choisi de diversifier ses munitions offensives avec la convocation, très polémique au Brésil, de l'Hispano-Brésilien Diego Costa, dont le style batailleur fait merveille avec l'Atletico Madrid. "Nous avons considéré qu'il pourrait nous aider à être meilleurs", a résumé Del Bosque.

Avec l'ingénieux Cesc Fabregas en "faux N.9" ou le fougueux Costa en pointe, l'Espagne dispose de deux armes très complémentaires, ce qui a apaisé les inquiétudes que générait auparavant ce poste.

L'autre casse-tête de Del Bosque ces derniers mois, à savoir l'identité du gardien de but titulaire, s'est lui aussi dissipé au fil de la saison: son capitaine Iker Casillas (33 ans), bien que remplaçant en Liga avec le Real Madrid, a brillé à chaque fois qu'il a joué en Coupe du Roi et en C1.

La grave blessure du portier barcelonais Victor Valdes (32 ans) a permis en outre de préparer l'avenir avec la convocation de David De Gea (23 ans).

Le gardien de Manchester United est le symbole d'une génération émergente, sacrée dans les catégories de jeunes et qui commence à prendre de l'assurance. Dans la liste élargie de 30 joueurs espagnols dévoilée mi-mai figurent ainsi le latéral Cesar Azpilicueta (24 ans, Chelsea), le milieu défensif ou défenseur Javi Martinez (25 ans, Bayern Munich) ou encore Koke, le milieu à tout faire de l'Atletico (22 ans).

Avec ce sang neuf, avec la vieille garde des conquêtes passées, avec les petits gabarits maîtres du ballon (Xavi, Andres Iniesta, David Silva...), l'Espagne espère entretenir son appétit de conquête.

Certes, elle devra affronter d'entrée les Pays-Bas le 13 juin pour une revanche de la finale de 2010, avec le risque, en cas de deuxième place du groupe B, de croiser en huitièmes le Brésil à domicile.

Mais si les conquistadors espagnols veulent devenir les premiers Européens à gagner un Mondial sur le sol américain, il leur faudra de toute façon réussir des prouesses d'un autre temps.

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