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La capitale de la Serbie mobilisée sur le front des inondations

La capitale de la Serbie mobilisée sur le front des inondations

Sous l'oeil impérial de la statue du Vainqueur qui veille sur Belgrade depuis les hauteurs de la forteresse de Kalemegdan, des centaines de volontaires s'employaient mardi à surélever les digues pour défendre la capitale serbe, menacée par la Sava.

Milenko Pajic, un lycéen de 18 ans, le visage rouge et en sueur, pose un sac de sable censé renforcer les remparts de cet affluent du Danube.

Deux, voire trois rangées de sacs sont sur le point d'être installées pour éviter tout débordement vers les quartiers proches de la capitale.

Depuis une semaine, la Serbie et la Bosnie et en partie la Croatie sont confrontées aux pires inondations depuis un siècle, et qui ont affecté 1,6 million de personnes et fait au moins 49 morts.

"J'ai entendu l'appel des autorités et je n'ai pas hésité. Si mon grand-père a pu combattre pour son pays, l'arme à la main, je pense que je peux, à mon tour, contribuer, un sac de sable à la main", dit Milenko.

Avec des lycéens, étudiants et autres citoyens ordinaires, Milenko fait partie de l'armée de volontaires se portant au secours de Belgrade, qui redoute une montée de la Sava.

"Nous travaillons sans relâche. Étudier c'est bien, mais la réalité nous a convoqués et nous avons répondu présent", dit enthousiaste, Ratko Nikolic, 20 ans, un étudiant en littérature.

Mais la mobilisation n'est pas unanime. Les volontaires travaillent sous les yeux d'un certain nombre de Belgradois, qui profitant du temps ensoleillé, sirotent leurs café confortablement assis sur une terrasse, face à la rivière.

Plusieurs d'entre eux, gênés, refusent de répondre à la question de savoir pourquoi ils ne participent pas à la défense de leur ville.

Sur la Sava, les propriétaires des café et clubs installés sur des péniches, vérifient à la hâte si leurs établissements sont bien arrimés au rivage, à l'approche de la vague.

"C'est trop risqué d'ouvrir ce soir. Je prie seulement pour que la rivière n'emporte pas mon café", dit l'un d'entre eux.

"Nous ne sommes peut-être pas assez fortes pour tenir des pelles, mais nous avons notre rôle à jouer", explique Jelena Mitic, 22 ans, une jeune fille menue qui prépare des sandwiches pour les volontaires.

Ranko Mitic, un Belgradois septuagénaire, n'est cependant pas impressionné par le danger.

"Pour ceux de mon âge, ce n'est pas nouveau. Il y a même une vieille chanson populaire sur les inondations dans notre quartier. On va faire avec tout comme les générations qui nous ont précédés", dit-il.

Le maire de Belgrade, Sinisa Mali qui a inspecté les digues, assure que "la capitale est prête" à faire face aux crues.

Mais outre la Sava, Belgrade est également traversé par le Danube qui lui aussi pourrait poser problème.

"Nous suivons la situation à l'entrée du Danube en Serbie. Si besoin, nous allons bien sûr rapidement intervenir", a déclaré M. Mali.

Sur la forteresse de Kalemegdan, la statue du Vainqueur, érigée en face de l'endroit où la Sava se jette dans le Danube à la gloire des victoires de la Serbie dans ses guerres contre les empires austro-hongrois et ottoman (1912-1918), est située suffisamment en hauteur pour ne pas être menacée par les flots.

mat/cn/abk/jh

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