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Nucléaire iranien : les discussions à Vienne s'achèvent sans avancée

Nucléaire iranien : les discussions à Vienne s'achèvent sans avancée

La quatrième session de négociations entre les "5+1" (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni) et l'Iran sur les limites du programme nucléaire de Téhéran a pris fin vendredi sans avancée majeure mais avec la promesse de poursuivre le dialogue.

L'Iran et les grandes puissances n'ont pas commencé comme il était prévu à rédiger un accord final, qui pourrait mettre fin à plus d'une décennie de controverse sur le programme nucléaire de Téhéran.

"Les divergences étaient trop grandes pour commencer à rédiger un texte d'accord", a déclaré à la télévision publique iranienne le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Aragchi, qui a aussi relevé l'absence de progrès tangibles.

"Des divergences énormes subsistent, il faut davantage de réalisme" de la part des Iraniens, a estimé un diplomate occidental. "Nous nous attendions à un peu plus de souplesse de leur côté", a-t-il ajouté.

Contrairement aux trois réunions précédentes, jugées fructueuses, cette session s'est achevée sans conférence de presse commune avec Mme Ashton et le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, renforçant l'impression que les avancées n'ont pas été significatives.

"Les négociations sont complexes et approfondies. Nous essayons de formuler un accord", a expliqué dans un courriel envoyé à l'AFP Michael Mann, le porte-parole de la responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui mène les discussions pour les grandes puissances.

"Rien n'est réglé tant que tout n'est pas réglé. C'est pourquoi nous ne voulons par fractionner les choses et donner un aperçu de la situation après chaque session", a-t-il commenté pour expliquer l'absence de conférence de presse.

Au troisième jour de négociations à Vienne, des dissonances ont commencé à se faire jour et les Etats-Unis avaient fait part de leur inquiétude quant à l'absence de progrès dans les négociations.

"Des divergences importantes subsistent entre les positions des deux parties. Nous sommes inquiets qu'aucun progrès ne soit réalisé, et le temps est compté", a déclaré un diplomate américain sous couvert de l'anonymat.

"'L'Occident doit renoncer à ses demandes excessives et avoir une évaluation précise de la réalité", avait de son côté déclaré un responsable proche de la délégation iranienne à l'agence de presse officielle Irna.

"Nous avions attendu que les Occidentaux deviennent plus réalistes, mais il semble que cela ne soit pas encore le cas", a ajouté cette source.

Si les parties n'ont pas donné de date pour leur prochaine rencontre, contrairement aux réunions précédentes, elles ont dit vouloir poursuivre le dialogue.

"Nous sommes détérminés à poursuivre les négociations", a déclaré M. Aragchi à la télévision d'Etat, évoquant deux réunions à venir entre le 22 mai et le 21 juin, dont les dates seront annoncées plus tard.

La prochaine session devrait avoir lieu en juin, la date devant encore être déterminée par l'Union européenne, a-t-on confirmé côté américain.

Les parties tentent de conclure avant le 20 juillet un accord final, selon les termes d'un accord intérimaire conclu à Genève en novembre, destiné à garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et permettre la levée de toutes les sanctions internationales visant l'Iran.

Un échec pourrait avoir de graves conséquences, entraînant éventuellement un conflit - Israël comme les Etats-Unis n'ont pas exclu une intervention militaire - et lançant une course à l'armement au Moyen-Orient.

Certaines divergences semblent avoir déjà été résolues, comme la question du réacteur à eau lourde d'Arak, et au besoin, le délai peut en théorie être prolongé d'un commun accord, mais les présidents américain Barack Obama et iranien Hassan Rohani devraient alors affronter les partisans d'une ligne dure dans leurs camps respectifs.

Téhéran a scrupuleusement respecté ses engagements, selon des rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de vérifier sur le terrain la mise en application de l'accord de Genève.

Selon cet accord, l'Iran accepterait de limiter ses activités nucléaires en échange de la levée des sanctions qui étouffent son économie.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

La République islamique est frappée de six résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, dont quatre assorties de sanctions économiques.

L'un des points d'achoppement dans les négociations est l'enrichissement d'uranium, qui peut être utilisé à des fins civiles comme militaires. L'un des objectifs des "5+1" est de limiter la capacité d'enrichissement de l'Iran, en réduisant le nombre de centrifugeuses, actuellement 20.000, dont la moitié sont opérationnelles.

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