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GB: les Amis de la Syrie dénoncent la "farce" électorale du régime Assad

GB: les Amis de la Syrie dénoncent la "farce" électorale du régime Assad

Les pays Amis de la Syrie ont qualifié à Londres de "farce" la présidentielle syrienne, tandis que le régime était accusé de nouvelles attaques chimiques dans le conflit qui a fait jeudi au moins 43 morts près de la frontière turque.

A l'approche du scrutin présidentiel du 3 juin qui devrait voir la réélection sans surprise de Bachar al-Assad, les onze pays membres du groupe des Amis de la Syrie --Royaume-Uni, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, Etats-Unis, Turquie -- ont dénoncé, en présence du chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, une "parodie de démocratie".

"Nous appelons l'ensemble de la communauté internationale à rejeter ces élections illégitimes, comme la Ligue arabe, les Nations unies, les Etats-Unis, la Turquie et l'Union européenne l'ont déjà fait", ont souligné ces pays dans un message développé ensuite en conférence de presse par le chef de la diplomatie britannique, William Hague, hôte de la réunion, et son homologue américain John Kerry.

Le secrétaire d'Etat américain a qualifié de "farce", d'"insulte et d'"imposture" le scrutin, qui se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime dans un pays ravagé par trois années de conflit.

John Kerry a, par ailleurs, déclaré avoir connaissance d'éléments "non vérifiés, non confirmés" suggérant l'utilisation d'armes chimiques au chlore en Syrie. "J'ai vu des données brutes qui suggèrent, comme la France l'a déjà indiqué, que du chlore a été utilisé à plusieurs reprises dans le cadre de la guerre", a-t-il souligné.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait affirmé mardi à Washington que le régime syrien avait utilisé à 14 reprises des armes chimiques, notamment du chlore, depuis octobre.

Mardi, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a également fait état de preuves solides concernant des attaques au chlore menées par le régime syrien dans trois villes à la mi-avril.

Ces accusations interviennent alors que la Syrie doit encore achever le processus de désarmement chimique, considéré comme un des rares progrès dans la crise syrienne. Le régime qui s'est engagé à détruire tout son arsenal d'ici au 30 juin, en aurait déjà éliminé 92%.

"Nous avons donc décidé de demander au Conseil de sécurité de porter à la connaissance de la Cour pénale internationale les faits sur le terrain. Ce n'est pas parce qu'il y a un risque de veto que nous devons soutenir l'impunité de Bachar" al-Assad, a souligné Laurent Fabius jeudi à Londres.

Créé en 2012 pour soutenir l'opposition au régime de Bachar al-Assad, et contrer les vetos de la Chine et de la Russie aux résolutions de l'ONU, le groupe des Amis de la Syrie ne s'était pas réuni depuis janvier dernier.

A défaut de relancer un processus de paix au point mort, les onze ont tenté de trouver, selon John Kerry, de "nouveaux moyens pour acheminer l'aide humanitaire au peuple syrien", indépendemment des circuits officiels syriens.

L'aide "n'arrive pas aux gens (...), elle passe par Damas, c'est inacceptable", s'est indigné John Kerry. La semaine dernière, le directeur des opérations humanitaires de l'ONU, John Ging, avait dénoncé la saisie par le gouvernement syrien de l'aide médicale destinée aux zones sous contrôle de l'opposition.

John Kerry a aussi appelé la communauté internationale à "redoubler d'efforts pour soutenir l'opposition modérée afin d'aboutir à une résolution pacifique du conflit comme le souhaite la population syrienne".

A l'instar des Etats-Unis, le Royaume-Uni a annoncé qu'il allait élever au rang de mission diplomatique le bureau de représentation de l'opposition syrienne à Londres.

Sur le terrain, au moins 43 civils dont des femmes et des enfants ont été tués et des dizaines blessés dans un attentat à la voiture piégée à la frontière syro-turque, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'attentat a visé une zone utilisée comme parking au point de passage de Bab al-Salama (nord de la Syrie) tenu par des rebelles islamistes, a précisé l'ONG.

Sur des photos de l'attentat mises en ligne par des militants, des hommes se tiennent en état de choc debout autour de corps carbonisés. Une vidéo diffusée sur YouTube montre de la fumée s'élevant de la carcasse d'une voiture pulvérisée ainsi que des bagages abandonnés. L'authenticité de la vidéo n'a pu néanmoins être confirmée de source indépendante.

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