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Thaïlande: les manifestants lancent leur "bataille finale"

Thaïlande: les manifestants lancent leur "bataille finale"

Des milliers de manifestants thaïlandais ont lancé vendredi leur "bataille finale" contre le gouvernement, jouant leur va-tout face à un cabinet affaibli par le limogeage de la Première ministre.

Les manifestants ont commencé à marcher derrière leur meneur Suthep Thaugsuban, vers le siège du gouvernement, inutilisé depuis des mois en raison des manifestations.

"Nous allons reprendre le pouvoir souverain et mettre en place un gouvernement du peuple", a déclaré Suthep au départ de la marche, partie du parc de Bangkok qui sert de camp de base aux manifestants.

Une marche a également été lancée en direction de plusieurs chaînes de télévision.

"Nous allons marché sur toutes les chaînes de télévision. Nous demandons aux habitants d'encercler les véhicules et les QG de la police, afin de les empêcher de faire du mal aux nôtres", a ajouté cet ancien vice-Premier ministre (quand l'opposition était au pouvoir entre 2008 et 2010), connu pour ses déclarations hyperboliques.

Il a ainsi déjà annoncé plusieurs fois le "jour de la victoire".

Des centaines de policiers ont été déployés à travers les rues de Bangkok, alors que des violences sont redoutées, la crise ayant déjà fait au moins 25 morts en six mois.

D'autant plus que les Chemises rouges pro-gouvernementales ont annoncé pour samedi une grande manifestation à Bangkok.

Contestée depuis des mois, la Première ministre Yingluck Shinawatra a été destituée mercredi par la Cour constitutionnelle, laquelle est accusée de faire partie d'une "coalition des élites" royalistes contre le gouvernement.

Elle a ensuite été reconnue coupable jeudi de négligence dans le cadre d'un programme controversé de subvention aux riziculteurs.

Mais un gouvernement intérimaire, avec une vingtaine de ministres ayant survécu au limogeage, reste en place, bien qu'affaibli.

Ce "coup d'Etat judiciaire" contre l'exécutif, attendu depuis semaines, n'est donc que partiel.

Mais les manifestants d'opposition comptent bien profiter du moment de faiblesse du gouvernement intérimaire.

Ils refusent les élections législatives prévues le 20 juillet et veulent instaurer à la place un "conseil du peuple", non élu, en charge de "réformes" du système.

Celui-ci est gangréné par la corruption, selon eux, par des années de gouvernements pro-Thaksin, le frère de Yingluck.

Thaksin Shinawatra a été renversé par un coup d'Etat en 2006, et vit en exil pour fuir une condamnation pour malversations financières, politique selon lui.

Leur report sine die des élections, et leurs critiques ouvertes de la démocratie, suscitent des inquiétudes, jusqu'à Washington, qui a insisté cette semaine sur la nécessité d'un scrutin, dans cette monarchie constitutionnelle qui fonctionne sans Parlement depuis des mois.

Selon les analystes, les manifestants sont soutenus par les élites proches du Palais royal, qui considèrent le "clan Shinawatra", vainqueur de toutes les législatives depuis 2001, comme une menace pesant sur la monarchie. Le roi de Thaïlande est âgé de 86 ans.

Depuis le putsch de 2006 contre Thaksin, la Thaïlande est engluée dans un cycle de crises opposant ennemis et partisans du milliardaire Thaksin Shinawatra.

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