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Lancement d'un mouvement de protestation paysanne en Colombie

Lancement d'un mouvement de protestation paysanne en Colombie

Des paysans colombiens ont lancé lundi un mouvement national de protestation, au cours duquel trois personnes ont été blessées, afin de dénoncer l'insuffisance d'un plan de soutien décrété l'an dernier par le président Juan Manuel Santos.

"Nous allons nous battre pour rester dans les campagnes, pour le droit au travail, pour que ce ne soit pas la fin des paysans en Colombie", a déclaré Cesar Pachon, l'un des porte-parole du mouvement, rejetant la "faute" sur le gouvernement.

Entre 20 et 30.000 manifestants sont attendus dans le cadre de ce mouvement d'une durée indéfinie, selon les organisateurs, alors que les autorités ont averti qu'elles ne permettraient pas un blocage des axes routiers.

La première journée s'est soldée par un bilan d'au moins trois blessés, dont un policier touché par un tir lors d'une manifestation dans le département de Huila (sud-ouest).

"Nous permettons des rassemblements pacifiques mais nous ne pouvons tolérer qu'un policier soit blessé avec une arme à feu par des manifestants", a réagi le directeur de la police nationale Rodolfo Palomino dans un message sur son compte Twitter.

A Bogota, des manifestations d'étudiants solidaires avec les paysans ont également déclenché des échaufourrées avec les forces de l'ordre qui ont répliqué à des jets de pierres par des tirs de gaz lacrymogène.

Durant ces incidents, un agent anti-émeute a été blessé, tandis que, selon un syndicat de fonctionnaires, un de ses membres a été atteint par une balle en caoutchouc tirée par la police.

L'Université nationale, l'un des principaux centres universitaires, a suspendu les cours lundi à la suite de ces échaufourrées.

Une rencontre était prévue mardi entre les paysans et le gouvernement mais "la grève reste toujours à durée indéterminée", a précisé à l'AFP Juan Hernando Matamoros, un autre porte-parole, responsable d'un mouvement baptisé "Dignitié agricole".

L'appel à manifester intervient après l'échec de plusieurs réunions, ces derniers jours, entre les autorités et les paysans, en particulier les producteurs de café et de pommes de terre, qui dénoncent une baisse de leurs revenus.

Les manifestants, inquiets des conséquences des traités de libre échange signés avec les Etats-Unis et l'Union européenne, accusent le gouvernement de n'avoir pas respecté le "pacte national pour l'Agriculture" prévoyant une série de subventions.

Ce pacte avait été annoncé en septembre dernier par le président Santos à la suite d'un précédent mouvement de grogne, qui avait donné lieu à des manifestations violentes émaillés de plusieurs morts et blessés.

Le chef de l'Etat, actuellement en campagne électorale afin de briguer un second mandat lors de la présidentielle du 25 mai prochain, estime au contraire avoir apporté des aides importantes au secteur, avec notamment un plan de 3,5 milliards de dollars pour les producteurs de café.

Dimanche, M. Santos a déclaré qu'il n'y avait "aucune justification" pour ce nouveau mouvement qui "pénalise tout le pays", excluant de négocier sous la pression.

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