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Metronomy envoie ses "Love letters" en tournée

Metronomy envoie ses "Love letters" en tournée

Après le luxuriant "The English Riviera", les Anglais de Metronomy ont surpris en publiant "Love letters", un disque artisanal et rétro qu'ils présentent actuellement sur scène. "Le succès doit permettre de surprendre les gens", dit à l'AFP leur chanteur Joseph Mount.

Depuis le début de leur tournée, qui les emmènera au Zénith de Paris lundi et dans toute une série de festivals cet été, Joseph Mount avoue avoir "envoyé des cartes postales, mais pas de lettres d'amour" à sa compagne française.

Ces "love letters", lues et relues pour combattre la mélancolie née de l'éloignement, sont pourtant au coeur du nouvel album de Metronomy, publié il y a quelques semaines.

"Nous avons beaucoup tourné pour le précédent album. J'écrivais sur la route et je n'avais pas grand chose d'autre à l'esprit", confie-t-il à l'occasion de la venue du groupe au Printemps de Bourges (centre de la France).

Joseph Mount, qui rêvait d'être batteur, a créé Metronomy en 1999 dans la chambre de la maison familiale du Devon (sud-ouest de l'Angleterre).

Tête pensante et seul auteur-compositeur-producteur du groupe, il a conçu chacun des quatre albums du groupe autour d'un concept original, prenant à chaque fois le contre-pied du précédent.

L'électro-pop et abstrait "Nights out" (2008) chroniquait de façon faussement joyeuse une virée du samedi soir.

"The English Riviera" (2011) décrivait la côte anglaise comme une cousine fantasmée de la Californie. Gorgé de soleil et de pépites pop, le disque a enfin ouvert les portes du grand public au groupe signé sur le label français Because.

Metronomy aurait pu conserver cette formule gagnante, qui a fait de lui un des chouchous des festivals d'été, lui a permis de partir en tournée américaine avec Coldplay et lui donne aujourd'hui accès à des salles de 5.000 places.

Joseph Mount a choisi le chemin inverse. "Love Letters" distille toujours une pop à la fois légère et mélancolique, mais sans le lustre de la production de "The English Riviera".

Enregistré dans un studio analogique, il sonne de façon très artisanale, comme un équivalent musical des effets spéciaux "faits main" et poétiques de Michel Gondry.

Le cinéaste a d'ailleurs réalisé le très joli clip qui accompagne "Love Letters".

"Pour la plupart des gens, construire une carrière musicale, c'est comme grimper à une échelle. Chaque album doit être plus impressionnant, plus éclatant que le précédent. Il faut avoir plus de fans, vendre plus de disques, jouer dans des salles plus grandes", estime Joseph Mount.

"Peu de gens comprennent qu'on peut grimper cette échelle mais utiliser ce succès pour surprendre les gens, les emmener à un endroit où ils ne s'attendaient pas vraiment à se trouver", ajoute-t-il.

Anti-star -- "ce n'est pas du tout mon ambition", s'offusque-t-il -- Joseph Mount et ses trois acolytes de Metronomy se prêtent au jeu de la pop avec un mélange touchant de gêne et d'excitation.

Pour faire vivre le concept du disque, très inspiré par les années 60 et les groupes vocaux de la vague Motown, Metronomy a recréé sur scène une fantaisie pop.

Les musiciens jouent derrière des pupitres éclairés de néons acidulés et tous portent des costumes rétros assortis.

"On transporte maintenant une garde-robe avec nous. Au début, je pensais qu'on aurait l'air d'idiots vaniteux dans les festivals!", s'amuse la jolie batteuse Anna Prior.

Alors que Metronomy s'est longtemps résumé à son seul chanteur, ce petit truc a pourtant l'art de renforcer la cohésion du groupe.

"On nous demande souvent si on a un rituel avant de monter sur scène, si on se prend dans les bras ou si on fait une prière à Elvis comme Robbie Williams. Maintenant, on met nos costumes et c'est chouette", raconte le bassiste Olugbenga Adelekan.

ber/BC/thm/fw

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