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Massacres au Soudan du Sud: Navi Pillay sur place dès lundi (ONU)

Massacres au Soudan du Sud: Navi Pillay sur place dès lundi (ONU)

La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay se rendra lundi au Soudan du Sud pour une mission de deux jours après les massacre de centaines de civils à Bentiu (nord) et à Bor (est), a annoncé l'ONU.

"Faisant suite aux récents massacres à Bentiu et à Bor au Soudan du Sud, la Haut-Commissaire va se rendre à Juba (...) pour une mission conjointe avec le Conseiller spécial sur la prévention du génocide", Adama Dieng, a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat, Cécile Pouilly, lors d'un point presse.

Mme Pillay est attendue lundi à Juba et doit rester pendant deux jours dans le pays, a précisé l'ONU dans un communiqué.

Elle a notamment prévu de rencontrer le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, ainsi que de hauts représentants du gouvernement et des membres de la Commission nationale des droits de l'Homme.

La Haut-Commissaire entend également "essayer de rencontrer ou de discuter avec des leaders de l'opposition, que cela soit au Soudan du Sud ou à Addis Abeba (Ethiopie, ndlr), où elle prévoit également de rencontrer de hauts responsables impliqués dans le processus de paix au Soudan du Sud", a ajouté l'ONU.

En outre, si "les conditions de sécurité le permettent", Mme Pillay se rendra sur les lieux des récents massacres pour évaluer la situation des droits de l'Homme et parler à des victimes.

La semaine dernière, "la plus sombre" dans l'histoire du pays selon un responsable des Nations unies, une base de l'ONU abritant des milliers de civils a été attaquée à Bor et plus de 200 civils ont été tués à Bentiu, un massacre attribué par l'ONU aux rebelles sud-soudanais.

Après une réunion d'urgence mercredi soir, les 15 membres du Conseil de sécurité ont publié jeudi une déclaration au ton inhabituel, exprimant "leur horreur et leur colère".

Ils ont menacé de prendre "des mesures appropriées" contre les responsables d'exactions, une allusion à des sanctions ciblées (généralement un gel des avoirs et une interdiction de voyager), sans toutefois annoncer de décision.

Le Conseil a demandé au Haut-commissariat pour les droits de l'Homme de l'ONU de mener immédiatement une enquête sur le massacre de Bentiu.

Le Conseil a aussi dénoncé "le ciblage systématique des civils sur une base ethnique" dont s'accompagnent les combats qui opposent depuis la mi-décembre les troupes loyales au président Salva Kiir à celles fidèles à son ex-vice président Riek Machar.

Ces combats ont fait des milliers de morts et forcé des dizaines de milliers de civils à chercher refuge dans plusieurs bases de l'ONU protégées par les Casques bleus de la Minuss (Mission de l'ONU au Soudan du sud). A Bor le 17 avril, au moins 48 civils réfugiés dans la base ont été tués et plus de 100 personnes blessées, selon les Nations unies.

Un cessez-le-feu a bien été signé le 23 janvier à Addis Abeba mais il est resté lettre morte.

Plus de 78.000 civils sont actuellement réfugiés dans 8 des centres de l'ONU situés au Soudan du Sud, selon les Nations unies.

apo/jwf/aub

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