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Afrique du Sud: le délai d'enquête sur la tuerie de Marikana encore rallongé

Afrique du Sud: le délai d'enquête sur la tuerie de Marikana encore rallongé

Le président sud-africain Jacob Zuma a donné lundi un nouveau délai à la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les événements de la mine de Marikana (nord), où la police avait abattu 34 grévistes en août 2012.

La commission, qui a entamé ses travaux en octobre 2012, devait initialement siéger quatre mois, mais ses auditions se sont éternisées et sa mission a été prolongée à plusieurs reprises. M. Zuma lui a encore donné lundi deux mois supplémentaires, jusqu'au 30 septembre.

"Après des entretiens entre le président (Zuma), le président de la commission et le ministre de la Justice et des Affaires pénales, il est devenu évident que la commission ne sera pas en mesure de boucler son enquête d'ici au 31 juillet, d'où la prolongation du mandat de la commission", a écrit la présidence sud-africaine dans un communiqué.

La mine de Marikana, qui vient de sortir de cinq mois de grève, avait été le théâtre à la mi-2012 d'un sanglant conflit social marqué par des affrontements entre syndicats rivaux.

La police avait ouvert le feu le 16 août 2012 contre des grévistes armés de machettes, barres de fer et pour certains d'armes à feu, faisant 34 morts et 78 blessés. 10 autres personnes, dont deux policiers et deux vigiles, avaient été tuées dans les jours précédents.

Fusillade policière la plus grave jamais survenue depuis la fin du régime raciste de l'apartheid il y a 20 ans, elle n'a débouché à ce jour sur aucune sanction.

La police a toujours plaidé la légitime défense. Mais l'enquête a montré qu'une partie des victimes ont été pourchassées après la fusillade et abattues ou achevées par des balles tirées dans le dos ou à bout portant.

La commission a aussi indiqué en septembre 2013 que la police lui avait menti, dissimulé des éléments de preuve ou les avait contrefaits et antidatés.

Elle écoute ces jours-ci le témoignage d'un ancien gréviste, "Mr X", qui a notamment raconté sous couvert de l'anonymat comment il a participé à l'assassinat d'un collègue qui voulait aller travailler, et a blessé un policier. Le témoin a également évoqué les filtres magiques utilisés par les grévistes pour échapper aux balles de leurs adversaires.

liu/mba

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