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Plainte contre le français Auchan après la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh

Plainte contre le français Auchan après la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh

Trois associations françaises ont annoncé jeudi avoir porté plainte contre le groupe français Auchan pour pratiques commerciales trompeuses, un an après la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh, qui avait fait plus de 1.100 morts, une première en Europe dans cette affaire.

Cette plainte, adressée au parquet de Lille (nord de la France) par les associations Sherpa, Peuples Solidaires et le collectif Ethique sur l'étiquette, se fonde sur les engagements éthiques du groupe de grande distribution Auchan sur le respect des droits du travail.

"La plainte est partie hier (mercredi) soir au parquet de Lille par lettre recommandée avec avis de réception et ce matin (jeudi) par télécopie", a déclaré Me William Bourdon, président de l'association Sherpa, qui milite pour "la défense des populations victimes de crimes économiques".

Le parquet de Lille a indiqué qu'il avait reçu le fax et allait examiner la plainte dès réception de l'original. "Sous réserve de son examen", le parquet devrait ordonner une enquête préliminaire avec saisine de la police judiciaire.

Avec l'association Peuples Solidaires et le collectif Ethique sur l'étiquette, Sherpa entend dénoncer des "pratiques commerciales trompeuses", "de nature à induire les consommateurs français en erreur sur les conditions sociales de fabrication des produits qu'elle commercialise", une première en Europe selon elle.

Une enquête menée par les associations "a permis de démontrer que des étiquettes In Extenso d'Auchan avaient été retrouvées dans les gravats de l'immeuble", a souligné Me Bourdon.

Contacté par l'AFP, Auchan, qui a rappelé avoir pris une série de mesures en réponse à la situation de la filière textile au Bangladesh, n'a pas souhaité se prononcer sur le contenu de la plainte qu'il n'a pas pu consulter.

"Nous n'avons jamais passé de commandes sur le Rana Plaza et aucun lien direct ou indirect n'existe entre Auchan et les entreprises du site", a répondu le distributeur.

Le 24 avril 2013, l'effondrement de l'immeuble Rana Plaza avait tué 1.138 ouvriers du textile et blessé plus de 2.000 autres. La catastrophe avait mis en lumière les conditions de sécurité déplorables régnant dans les ateliers et les salaires et conditions de travail misérables des salariés.

"On ne peut pas d'un côté se targuer d'être une entreprise très responsable, de faire la différence même par rapport à d'autres grandes enseignes sur les valeurs qu'on respecte, et de l'autre ne pas connaître les sous-traitants avec qui on travaille", a déclaré à l'AFP Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux chez Sherpa.

Jeudi, jour anniversaire de la catastrophe, des milliers de Bangladais ont exprimé leur colère sur les ruines du Rana Plaza. Des proches des salariés tués et des blessés, portant parfois un linceul, ont manifesté en mémoire des 1.138 morts dans la banlieue de Dacca, sur les lieux du pire accident jamais enregistré dans le secteur textile.

mla/pm/kat/plh

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