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L'Espagne accélère sa reprise mais reste minée par le chômage

L'Espagne accélère sa reprise mais reste minée par le chômage

Sortie timidement en 2013 de sa deuxième récession en cinq ans, l'économie espagnole devrait avoir enregistré au premier trimestre sa plus forte croissance depuis le début de la crise, mais le chômage très élevé assombrit ce scénario de reprise.

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy s'est montré optimiste jeudi, révisant à la hausse ses attentes pour l'économie du pays: "l'Espagne va croître en 2014 de plus de 1% et en 2015 notre croissance sera bien au-dessus de 1,5%", a-t-il dit dans un discours à Barcelone.

La veille, son ministre de l'Economie Luis de Guindos avait déjà amélioré les prévisions, attendant désormais une croissance du PIB "en moyenne d'environ 1,5%" entre 2014 et 2015.

Le gouvernement conservateur tablait jusque-là sur une croissance de 1% en 2014 puis 1,5% en 2015.

La Banque d'Espagne attend, elle, une croissance de 1,2% cette année et 1,7% en 2015.

"Selon les informations disponibles, encore incomplètes, nous estimons que le PIB a augmenté de 0,4%" au premier trimestre 2014 par rapport au trimestre précédent", écrit-elle jeudi dans son bulletin économique mensuel, considérant que la quatrième économie de la zone euro a ainsi "prolongé la reprise progressive de son activité".

Ses estimations sont généralement vérifiées par les chiffres officiels, attendus le 30 avril.

Si elle est confirmée, cette croissance de 0,4% serait la plus forte enregistrée en Espagne depuis le premier trimestre 2008, lorsque le PIB avait crû de 0,5%. Peu après, l'économie du pays, doublement frappée par l'éclatement de la bulle immobilière et la crise financière mondiale, avait plongé, entrant dans la première de deux récessions.

Après deux ans de récession, l'Espagne a enregistré une timide croissance de 0,1% au troisième trimestre 2013, qui s'est renforcée au dernier trimestre avec une hausse de 0,2%.

"Au cours du premier trimestre 2014, l'économie espagnole a prolongé la trajectoire de reprise progressive de l'activité, dans un contexte qui a vu une nouvelle avancée de la normalisation sur les marchés financiers et la consolidation graduelle de l'amélioration sur le marché du travail", affirme la Banque d'Espagne.

Le régulateur cite notamment la "légère" amélioration de la demande interne, longtemps morose dans un pays miné par le chômage. Cette augmentation se caractérise par "la progression de la consommation des ménages et l'investissement des entreprises" mais aussi une "nouvelle baisse de l'investissement résidentiel".

Selon la Banque d'Espagne, la consommation des ménages "aurait enregistré au premier trimestre de l'année une croissance de 0,3% par rapport au précédent trimestre, en s'appuyant sur l'amélioration progressive de l'emploi et ses conséquences sur la confiance et les revenus disponibles".

La banque centrale souligne en outre l'apport positif des exportations, mais elle précise toutefois que celui-ci sera "inférieur" à celui enregistré au dernier trimestre 2013, alors que les exportations record réalisées par les entreprises espagnoles l'année dernière ont permis de diviser par près de deux le déficit commercial du pays.

Objet de toutes les inquiétudes ces dernières années, avec un pic de tension atteint à l'été 2012, l'Espagne a désormais recouvré la confiance des marchés.

Le Trésor a d'ailleurs emprunté jeudi, à des taux d'intérêts toujours plus bas, 5,565 milliards d'euros en obligations à trois, cinq et dix ans, et a ainsi déjà bouclé 42,9% de son plan de financement annuel.

Grâce à ces meilleures conditions, il devrait revoir à la baisse dans les prochains jours ses besoins de financement pour 2014, a annoncé mercredi Luis de Guindos.

Mais si la Banque d'Espagne se montrait jeudi relativement optimiste quant au marché du travail, l'emploi reste le principal point noir de l'économie espagnole.

Le ministre de l'Economie a ainsi qualifié de "terrifiant" le niveau du taux de chômage, qui, à 25,73% de la population active au dernier trimestre 2013, selon le chiffre officiel révisé jeudi, reste proche du record historique.

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