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Israël veut sanctionner les Palestiniens après leur accord de réconciliation

Israël veut sanctionner les Palestiniens après leur accord de réconciliation

Israël s'apprêtait jeudi à imposer des sanctions aux Palestiniens, mais sans pour autant décréter officiellement la fin des négociations de paix, après l'accord de réconciliation entre le Hamas et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP).

Le cabinet de sécurité, qui comporte les plus importants ministres, s'est réuni jeudi matin pour des "discussions urgentes" sur une série de mesures de rétorsion, a indiqué la radio publique.

"Les menaces proférées par Israël ne nous effraient pas. Israël veut que nous restions faibles et divisés", a déclaré à l'AFP le député indépendant Moustafa Barghouti, membre de la délégation de l'OLP qui a signé mercredi à Gaza l'accord avec le mouvement islamiste Hamas.

A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, le président palestinien Mahmoud Abbas a commencé ses consultations pour former un gouvernement de "consensus national", qu'il dirigera et qui sera composé de personnalités indépendantes.

Il recevait également l'émissaire américain Martin Indyk alors que les Etats-Unis ont exprimé leur "déception" à la suite de l'initiative palestinienne. Le secrétaire d'Etat américain Johh Kerry, sponsor du processus de paix, devait l'appeler au téléphone dans l'après-midi.

Interrogée sur l'assistance américaine aux Palestiniens, la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a averti que la réconciliation palestinienne aurait "évidemment des implications".

A Gaza, les représentants des différents mouvements palestiniens ont été informés par le Hamas et la délégation de l'OLP de la teneur de l'accord conclu mercredi.

Le Premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a de son côté téléphoné au président tunisien, à l'émir du Qatar et au chef de la diplomatie turque pour les briefer.

L'entourage du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié l'accord de "très grave". "La direction palestinienne en se liant au Hamas tourne le dos à la paix", a affirmé à l'AFP un responsable gouvernemental.

Les ambassadeurs israéliens ont reçu comme consigne d'expliquer à leurs interlocuteurs que "Mahmoud Abbas a noué une alliance avec le Hamas, une organisation dont le programme appelle à tuer les juifs".

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, est considéré comme une "organisation terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Selon un proche de Benjamin Netanyahu, le député Tzahi Hanegbi, Israël n'a toutefois pas l'intention de mettre fin aux pourparlers de paix relancés en juillet 2013 sous l'égide des Etats-Unis, censées s'achever le 29 avril et qui pour le moment sont bloquées.

"Israël n'a pas intérêt à prononcer l'acte de décès du dialogue avec les Palestiniens. Il vaut mieux que ce soit eux qui annoncent la fin du dialogue politique", a estimé ce parlementaire à la radio militaire.

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef d'un parti ultra-nationaliste, a jugé toutefois "à titre personnel" que "tant qu'il y aura une alliance avec le Hamas, tout accord avec Israël est impossible".

Israël a réagi dès mercredi en annulant une session de négociations prévue, selon les services de M. Netanyahu, avec les Palestiniens dans la soirée.

Mahmoud Abbas a répondu aux accusations israéliennes en assurant que les négociations avec Israël et la réconciliation palestinienne n'étaient pas incompatibles, réitérant l'engagement des Palestiniens en faveur de la paix sur la base du droit international.

Jibril Rajoub, un dirigeant du Fatah, le parti du président Abbas et la principale composante de l'OLP, a déclaré à l'AFP que "le prochain gouvernement de consensus national proclamera de façon claire et nette qu'il accepte les conditions du Quartette".

Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE et ONU) exige du Hamas qu'il reconnaisse Israël ainsi que les accords déjà conclus entre cet Etat et l'OLP, et renonce à la lutte armée.

L'administration américaine a estimé que l'accord pourrait "sérieusement compliquer" les efforts de paix.

Tout gouvernement palestinien doit s'engager "sans ambiguïté" sur les principes de non-violence et de l'existence de l'Etat d'Israël, a déclaré la porte-parole du département d'Etat.

"Il est difficile d'envisager comment Israël pourrait négocier avec un gouvernement qui ne croit pas à son droit d'exister", a estimé Mme Psaki.

Selon l'analyste du quotidien israélien Yédiot Aharonot, Alex Fishman, "la balle est désormais dans le camp des Etats-Unis. L'absence d'une réponse dure des Américains (à l'accord palestinien) risque de provoquer une avalanche diplomatique qui aboutira à une reconnaissance du Hamas par l'Occident".

jlr-agr/feb

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