Les neuf pays européens les plus concernés par les "combattants étrangers" en Syrie se réuniront le 8 mai à Bruxelles, avec des représentants des Etats-Unis, de Turquie, Maroc, Jordanie et Tunisie, a indiqué jeudi la ministre belge de l'Intérieur, Joëlle Milquet.
Alors que la France a adopté cette semaine un plan pour tenter d'empêcher les candidats au jihad de partir en Syrie, la Belgique, qui a mis sur pied des mesures similaires en avril 2013, souhaite renforcer encore la coopération entre pays européens, mais aussi avec certains pays tiers du sud de la Méditerranée, a expliqué à un groupe de journalistes la ministre belge.
"Gérer les retours (des combattants), c'est l'une des principales préoccupations", a souligné Mme Milquet. La "présence d'une base d'Al-Qaïda, aux portes de l'Europe" est selon elle l'autre "nouveau problème" posé par le conflit en Syrie.
Avec son homologue français de l'époque Manuel Valls, la ministre belge a créé un groupe informel réunissant les ministres de l'Intérieur d'une dizaine de pays européens, dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l'Espagne, qui s'est réuni en juin et octobre 2013, puis une nouvelle fois en décembre, en présence cette fois des ministres des Etats-Unis, du Canada et de l'Australie.
La prochaine réunion, qui se tiendra dans la capitale belge le 8 mai, à nouveau en présence d'un représentant américain, sera cette fois également élargie à la Turquie, qui "constitue un point de passage vers la Syrie" et qui était "demandeuse", a souligné Mme Milquet.
Le Maroc, qui compte de nombreux ressortissants combattant en Syrie, la Tunisie et la Jordanie, participeront également à la réunion, a-t-elle précisé.
Joëlle Milquet a estimé que ces "petits cénacles" étaient plus "efficaces" que les conseils des ministres spécialisés de l'UE, où "il est très difficile d'avoir un débat spontané".
Elle a néanmoins plaidé pour un "approfondissement" du rôle de l'UE en la matière, avec notamment la création "à terme" d'un "service de renseignement européen". Elle a toutefois reconnu que ces questions étaient "délicates".
La Belgique a recensé depuis 2012 quelque 200 ressortissants partis combattre en Syrie, dont une cinquantaine sont rentrés et une vingtaine auraient été tués sur place, selon les chiffres du ministère.
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