Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Iran: des familles de détenus dénoncent des violences contre leurs proches (opposition)

Iran: des familles de détenus dénoncent des violences contre leurs proches (opposition)

Plusieurs dizaines de membres de familles de prisonniers d'opinion iraniens se sont rassemblés mardi près de la présidence à Téhéran pour dénoncer des violences commises selon eux la semaine dernière contre leurs proches détenus, a rapporté un site d'opposition iranien.

Selon le site kaleme.com, plusieurs prisonniers ont été violemment frappés le 17 avril lors d'une fouille des cellules dans la section 350 de la prison d'Evine (nord de Téhéran), où sont détenus des prisonniers d'opinion.

Kaleme a mis en ligne une vidéo du rassemblement où les manifestants crient "Evine est devenu la Palestine, gouvernement, pourquoi ne fais-tu rien?", en référence aux violences commises par Israël contre les Palestiniens.

Selon le site, les familles ont demandé à discuter de l'incident avec des représentants du gouvernement iranien et à obtenir une réponse du président Hassan Rohani qui avait promis lors de son entrée en fonctions en août 2013 que son gouvernement rendrait des comptes à la population.

"Douze prisonniers ont entamé une grève de la faim" pour protester contre les violences, ajoute Kaleme.

Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International s'est dite inquiète pour "la sécurité" des prisonniers après les violences qui auraient fait une trentaine de blessés dont quatre ont été hospitalisés.

Les autorités ont démenti ces accusations. "Il n'y a eu aucune agression de la part des agents. C'est totalement faux", a affirmé Gholamhossein Esmaïli, le chef de l'Organisation des prisons, cité par l'agence Fars.

"Nous avons saisi des téléphones portables et d'autres matériels", a-t-il ajouté à la télévision d'Etat qui a diffusé des images des caméras de surveillance de la prison et des agents qui ont mené l'inspection.

On y voit des prisonniers assis les bras croisés refusant les injonctions des agents qui leur demandaient de quitter la cellule.

Ensuite, deux agents soulèvent un des prisonniers pour le sortir de la cellule.

Sur d'autres images, des prisonniers brisent une vitre et lancent des projectiles contre les agents pénitenciers.

La télévision a également montré des images de téléphones portables et d'autres matériels "saisies" lors de l'inspection.

Selon le ministre de la Justice, Mostapha Pour-Mohammadi, "un ou deux prisonniers ont subi des blessures légères" en résistant aux gardiens effectuant la fouille.

Lors de l'inspection, des tablettes tactiles et des téléphones portables utilisés par les prisonniers pour envoyer "des informations mensongères aux médias étrangers et contre-révolutionnaires" ont été découverts, a également affirmé Hossein Sobhani-Nia, membre de la Commission des Affaires étrangères et de la sécurité nationale du Parlement.

Selon les médias iraniens, neuf députés ont toutefois demandé au ministre de la Justice de "suivre cette affaire", estimant les explications officielles insuffisantes, selon l'agence Isna.

D'autres parlementaires ont souhaité se rendre à la prison d'Evine pour enquêter.

La présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil), Maryam Radjavi, a réclamé l'ouverture d'"une enquête internationale et indépendante" sur cette "attaque sauvage", dans un communiqué à Paris.

Elle a "salué la résistance et la détermination des prisonniers politiques face à la dictature religieuse en Iran" et "la ténacité des familles à faire entendre la voix des détenus politiques".

Plusieurs sympathisants des moujahidine du peuple, principale composante du CNRI, ont notamment été battus par les policiers lors du raid, selon l'organisation, ainsi que des membres de la minorité religieuse des Derviches.

L'ONU et plusieurs ONG des droits de l'Homme dénoncent régulièrement la situation dans les prisons en Iran.

L'élection du président modéré Hassan Rohani en juin 2013 a fait naître des espoirs de changement. Mais le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme s'est alarmé en février de la recrudescence de l'application de la peine de mort, en particulier à l'encontre de prisonniers politiques et de membres de minorités.

bur-cyj-thm/jeb/bir

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.