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Le Japon s'inquiète de la saisie d'un navire nippon en Chine pour un différend d'avant-guerre

Le Japon s'inquiète de la saisie d'un navire nippon en Chine pour un différend d'avant-guerre

Le Japon s'est dit lundi "profondément inquiet" de la saisie par les autorités chinoises d'un navire de commerce nippon à cause d'un différend d'avant-guerre, une affaire qui pourrait saper davantage des relations sino-nippones en déjà piètre état.

Le tribunal maritime de Shanghai a déclaré samedi avoir fait saisir le navire Baosteel Emotion de la société japonaise de transport maritime Mitsui OSK Lines dans un port de la province du Zhejiang (est de la Chine), en exécution d'un jugement de décembre 2007 d'un tribunal de Shanghai.

La firme avait alors été condamnée à payer 2,9 milliards de yens (21 millions d'euros) de dommages et intérêts, dans le cadre d'un litige autour de la location de deux navires dans les années 1930.

Le prédécesseur de Mitsui OSK, Daido Shipping, avait en 1936 pris en location ces bateaux appartenant à la société chinoise Zhongwei Shipping. Mais ils avaient ensuite été réquisitionnés à Daido par la marine japonaise dans le cadre de l'effort de guerre, avant d'être coulés en 1944. L'entreprise chinoise n'avait reçu aucune compensation.

"Mitsui OSK cherchait un accord avec le plaignant quand il a soudainement reçu l'annonce de la saisie. Pour le Japon, c'est extrêmement regrettable ", a expliqué le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga, lors d'un point de presse lundi.

"Cela pourrait dissuader des entreprises japonaises de travailler en Chine, nous en sommes profondément inquiets et attendons des mesures appropriées côté chinois", a prévenu M. Suga.

D'après l'agence Kyodo, c'est la première fois que des biens d'une entreprise nippone sont confisqués dans le cadre de procédures judiciaires remontant à une affaire d'avant-guerre.

Les relations entre la Chine et le Japon, deuxième et troisième puissances économiques mondiales, restent marquées par les atrocités commises par l'armée impériale nippone pendant son occupation d'une partie de l'Empire du milieu (1931-1945).

Dans la déclaration commune des deux pays de 1972 qui a consacré la normalisation de leurs relations diplomatiques, la Chine a déclaré toutefois "renoncer à demander au Japon des indemnités de guerre", et M. Suga a jugé lundi que la saisie du navire de Mitsui OSK contredisait cet engagement.

"La politique menée par la Chine sur ces questions, y compris ce dernier incident, pourrait bouleverser l'esprit de la normalisation diplomatique de 1972 entre le Japon et la Chine", a-t-il prévenu.

Les investissements des entreprises japonaises en Chine ont chuté de moitié au premier trimestre par rapport à ceux de la même période de l'an passé, sur fond de relations détériorées entre les deux pays qui, outre ces désaccords historiques, entretiennent des différents territoriaux.

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